Ce dernier temps, les voix des congolais s’élèvent pour réclamer le retrait des troupes de la Monusco du territoire congolais. Ce qui est compréhensible compte tenu des maigres résultats obtenus par les casques bleus sur le terrain. Evidemment, les congolais ne comprennent plus l’utilité de la présence de cette brigade d’intervention de force onusienne composée des troupes Tanzaniennes et Sud-Africaines dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, qui est devenue pratiquement un mouroir à cause de l’insécurité démesurée par les groupes armées.
En définitive, on trompe tous de cible. Ainsi, plusieurs jeunes membres des organisations de la Société civile basée dans la région ont haussé le ton pour interpeller le Président de la République, Chef de l’Etat , Commandant suprême des FARDC en tant que garant de l’intégrité territoriale du pays pour qu’il rende des comptes à la nation.
Une certaine opinion congolaise soutient que le Chef de l’Etat aille s’installer lui-même à Beni pour résoudre ce problème d’insécurité généralisée. D’aucuns soutiennent que le Maréchal Mobutu le fit à chaque fois que le pays connut des situations de conflit armé. Mobutu fut sur le terrain depuis 1960 dans la lutte contre les mutineries, révoltes rebellions. Nenni, la présence du Président Félix Tshisekedi Tshilombo ne changera rien. Le Quartier Général avancé FARDC a été déployé mais le statu quo persiste. Donc, la solution est ailleurs, pensent certains observateurs avertis. Qu’est-ce que le Commandant suprême apportera de plus sur ce théâtre des opérations ? Une nouvelle stratégie et de la logistique ? La stratégie agit dans le temps long et éclaire la route est nécessaire pour donner une vision, un cap, et gagner la guerre. Le Chef d’Etat-major Général traduira les directives stratégiques du Commandant suprême en directives et ordres opérationnels au profit des unités.
Quant à la logistique, il faut noter qu’elle consiste à amener des personnels et des matériels voulus à l’endroit voulu, au moment voulu et à temps. Grande est la surprise de voir le Chef de l’Etat opter pour une participation des armées des pays voisins Rwanda, Burundi et Ouganda aux opérations de traque des groupes armés y compris les FDLR et tant d’autres forces négatives étrangères sur le territoire congolais. A quoi servent les cent mille hommes des FARDC ? Toutefois, le service des renseignements militaires devra décrire ces ennemis (forces, objectif principal, tactique utilisée…).
Globalement sur le terrain les FARDC ont déployé les 11, 12, 22 Brigades d’intervention rapide et la 31 Brigade de défense générale. Soyons réalistes, le Chef de l’Etat amènera quelles unités des FARDC pour faire la relève de celles engagées sur le terrain ? Où est ce qu’elles sont casernées et sont-elles opérationnelles ? (Niveau d’entraînement, équipements et matériels, ordres de bataille).
Quant à la nouvelle stratégie, gardera-t-on le même dispositif ? Cette fois- ci, les chercheurs pensent qu’il faut essayer d’explorer quelques pistes des solutions : la nouvelle stratégie devra intégrer d’autres missions hormis la lutte contre les insurgés. (Actions civiques, protection des ressources locales, guerre psychologique pour gagner la confiance de la population).
Un changement du dispositif : suppression des commandements opérationnels, suppression des régions militaires, ne garder qu’un seul Quartier Général pour toutes les opérations, celui de la 3 Zone de défense (Unité de commandement). Suppression des fonctions parfaitement inutiles, commandant en second chargé des renseignements et des opérations, commandant en second chargé de l’administration et de la logistique. Faire la relève de tous les commandants des unités déployées à l’Est sans aucune exception.
Pour amener des unités de relève, le Chef EMG devra donner l’ordre à tous les commandants des unités de récupérer tous les militaires en détachement auprès des autorités civiles et militaires à rejoindre leurs unités sans aucune exception. Toutefois, il y aura des résistances de certains pour quitter l’Est de la République. Pour celui qui commande la pitié n’existe pas, s’ils refusent, ils s’exposeront aux sanctions exemplaires. Au moins nous saurons qui sont-ils exactement ? Rien ne sert de garder des loups dans la bergerie. Il faudra être dubitatif quant au changement de stratégie à cause du rapprochement du gouvernement congolais avec celui du Rwanda.
La diplomatie c’est les négociations et le rapport des forces. Dans les négociations, il faut défendre les intérêts du pays et faire attention à ce que le rapport des forces ne soit pas trop déséquilibré en défaveur du pays. Ce qui n’est pas actuellement le cas dans les rapports Félix Tshilombo – Paul Kagame. Pendant ce temps, fort est de constater, que des hauts responsables de l’Etat participent à des fêtes malgré le couvre-feu et se battent pour le contrôle des institutions en marge des élections de 2023. Cette guerre pour l’unité nationale, la RDC est en train de la perdre à l’Est de la République. La politique d’un pays dépend aussi de sa géographie. Comprenne qui pourra ! Alors une restructuration structurelle des FARDC permettra à la RDC d’occuper sa vraie place dans cette région des grands Lacs.
Réveillons –nous !
Jean –Pierre MFUMU