« Votre sous compte RAM est en négatif. Veuillez d’abord recharger votre compte principal avant d’activer un forfait. Pour plus d’infos : www.ram.cd ou SMS au 470 ». Ce message a été reçu à des millions d’utilisateurs d’appareils mobiles sur l’ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo. Son auteur n’est autre que l’Etat congolais par l’entremise de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunication du Congo (ARPTC). Il y a certains clients de réseaux télécoms ont vu leurs crédits disparaître dans leur compte.
Il s’agit d’une mesure de restriction pour toute personne qui n’a pas obtempéré au service et au paiement de la taxe appelée RAM (Registre d’appareil mobile). Conséquence : impossible d’engager une opération de téléchargement ou d’activation d’Internet à partir de son téléphone.
Alors faute d’une communication adaptée, les kinois sont montés au créneau pour protester contre le RAM qui n’a aucune valeur ajoutée sur le fonctionnement de leurs appareils. Cette taxe suscite la colère dans la population. Le lundi dernier, une centaine de manifestants ont marché dans les rues de la Capitale pour exprimer leur ras-le-bol contre la taxe imposé par le Ministère de PT-NTIC. Certains réclament leur indemnité suite aux préjudices causés par le RAM. Et, pourtant, en matière de fiscalité, la notion de la taxe est obligatoire à la personne qui bénéficie de son service en contrepartie. Dans le contexte actuel, l’ARPTC oblige le congolais qui vit au seuil d’un dollar américain par jour de faire enregistrer son téléphone, en payant une somme de 7 $ par An.
Pour nombreux observateurs, RAM est une nouvelle forme d’arnaque contre le peuple. On prélève jusqu’ à 7$ auprès de chaque abonné des réseaux mobiles sous prétexte de vouloir protéger les citoyens des vols des téléphones. Or, chaque congolais est et sera le seul responsable d’assumer les conséquences en cas de perte ou de vol.
Nulle part au monde, pareille pratique n’existe. Bien au contraire, on baisse la taxe sur le téléphone pour accélérer l’inclusion digitale.
Si l’effet d’instaurer le RAM constitue une raison de stopper l’entrée sur le marché des téléphones qui ne paient pas la taxe à la douane dans les frontières du Congo, il revient alors à la DGDA de régler ce problème et non une autre institution.
Ce qui est vrai, les Sociétés de télécommunication payent déjà des taxes et impôts. Et nous, consommateurs congolais, lorsque nous achetons des téléphones, un prélèvement de la TVA de 16% s’effectue d’une manière automatique. D’ailleurs, des sources concordantes confirment qu’un Département à l’Office Congolaise des Contrôles s’occupe de ce prélèvement.
Pourquoi vouloir encore imposer aux utilisateurs congolais (estimés à plus de 30 millions) un payement de 7$/an (téléphone avec une carte sim) et de 14$/an (téléphone à deux sims), du fait de posséder un téléphone Android 3-4G?
La population congolaise qui vit avec moins d’un dollar par jour exige la suppression sans délai de cette taxe de plus. Surtout qu’on ignore la destination et l’usage des millions récoltés grâce à cette imposition.
Evidemment, la grande question est de savoir qui sont les vrais bénéficiaires des centaines de millions de dollars qu’on soutire auprès du peuple qui souffre déjà ?
Toutefois, il revient au Président de la République d’ouvrir les yeux sur ce problème du RAM qui peut lui coûter tout un lectorat lors des prochaines échéances électorales alors qu’il aspire à un second mandat à la tête de la RDC.
JP MFUMU