«A travers, l’Agence Française de Développement, la France contribue au renforcement du système de santé de la ville de Goma dans le Nord-Kivu». L’état du système de santé est une source de préoccupation majeure en RDC. Les taux de mortalité infantile et maternelle sont parmi les plus élevés au monde, en raison notamment de l’état très dégradé des structures de soin.
Ce phénomène est accentué par la pauvreté des ménages qui ne leur permet pas souvent de payer pour les soins qu’ils reçoivent voire même d’accéder aux services des hôpitaux ou centres de santé. Les zones de l’est du pays, particulièrement le Nord Kivu, présentent des fragilités particulières sur le plan sanitaire et sur le plan socio-politique : conflits armés, mouvements de population, plusieurs épidémies notamment Ebola, rougeole, COVID19, …
Conséquence de ces fragilités, l’offre de soins classique a été fortement déstabilisée impactant l’état de santé des populations. La RDC et la France ont conclu en novembre 2019, à l’occasion de la rencontre à Paris entre le président Tshisekedi et le président Macron, une « Feuille de route franco-congolaise de lutte contre Ebola et les autres épidémies » visant à renforcer la contribution française à la politique de sécurité sanitaire de la RDC. Plusieurs actions de l’AFD sont en cours ou en préparation.
Le 4 mai dernier, rappelle-t-on, une convention de financement de 6 millions d’Euros a été signée avec Care France pour le financement de ses activités sanitaires en soutien aux communautés dans les villes de Beni et Butembo.
L’Agence Française de Développement instruit actuellement un projet de surveillance épidémiologique en lien avec les autorités en charge de ces sujets et en coordination avec les autres bailleurs de fonds sur ce sujet. C’est dans ce cadre que François Pujolas, ambassadeur de France en RDC, M. Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, ministre des Finances et M. Didier Grebert, directeur de l’Agence Française de Développement en RDC ont signé ce 15 juin 2021 une convention de financement pour le Renforcement du Système de Santé (RSS) du Nord KIVU, d’un montant de 9 millions d’Euros.
L’ambassadeur de France a indiqué à cette occasion que la signature de cette convention intervient à un moment crucial où la 3ème vague de la COVID est déclarée en RDC. Ce projet, renseigne-t-on, a vocation à être adapté pour contribuer aux travaux d’aménagement ou aux réparations qui s’avèreraient nécessaires, suite aux dégâts causés lors de l’éruption du volcan Nyiragongo et de l’activité sismique qui a suivi.
Pour François Pujolas, la France est heureuse et fière de son partenariat avec la RDC en matière de santé. Elle intervient directement au travers de l’AFD et aussi indirectement, comme un des tous premiers contributeurs, via l’Union européenne et le Fonds mondial contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme. Le représentant de la diplomatie française à Kinshasa souligné que le projet vise particulièrement à renforcer les systèmes de santé primaires et secondaires : hôpitaux de référence et principaux centres de santé des zones de Karisimbi et de Nyiragongo, au centre et en périphérie de Goma.
Signalons que le projet RSS s’articule autour de 3 composantes, à savoir : le renforcement de capacités des autorités provinciales et zonales ; le renforcement de la qualité et de la disponibilité des formations sanitaires, en particulier pour prendre en charge et orienter les cas suspects d’épidémie ainsi que le renforcement des dynamiques communautaires.
Pour exprimer sa solidarité à l’égard des populations meurtries de Goma et de sa région, qui ont souffert et font aujourd’hui face à de graves difficultés, la France joint ses efforts à ceux de la communauté internationale et notamment à l’Union européenne, dont elle est un des principaux membres.
A titre bilatéral, Paris a décidé d’une première aide d’urgence de 500 000 euros qui a permis au Mouvement Croix-Rouge d’agir dès les premières heures de la crise humanitaire provoquée par la catastrophe naturelle à Nyragongo. Soins d’urgence, réunification familiale des enfants non-accompagnés et acheminement de 2000 kits abris (bâches et kit d’outillage) arrivés ce 14 juin à Goma par l’intermédiaire de la Croix-Rouge française. Cette première aide a vocation à être complétée en fonction de l’évolution de la situation et de l’évaluation des besoins.
Jordache Diala
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