Keita a parlé, le mercredi 7 juillet 2021, devant le Conseil de sécurité de l’Onu. Tandis que Mike Hammer, l’Ambassadeur des Etats-Unis en RD. Congo a, quant à lui, twitté. A les en croire, les deux diplomates tiennent un même et seul discours. Pas de réformes hasardeuses, ni d’initiatives malencontreuses. Mesurant, sans nul doute, toutes les conséquences dangereuses susceptibles d’engendrer tout débat clivant autour de la nationalité ou à la congolité, ils en appellent à la prudence et à la maturité de la classe politique congolaise. D’où, l’initiative de la révision de la Constitution à l’instar de celle de Noël Tshiani Mwadiamvita portée, désormais, par le Député Nsingi Pululu qui, depuis ce jeudi 8 juillet 2021, a déposé un projet de loi sur cette épineuse question de nationalité, serait aux antipodes de ces mises en garde constantes et répétées de ces deux principaux partenaires de la RD. Congo dans le processus aussi bien des réformes indispensables que de l’organisation des élections crédibles, transparentes et démocratiques, telles que prévues en 2023. Déjà, selon des recoupements, dans les rangs des Députés nationaux, plus principalement, du côté de ceux d’Ensemble pour la République, des voix s’élèvent pour crier à l’inopportunité d’une telle loi et, surtout, de son irrecevabilité. Nsingi Pululu et Noël Tshiani sont, décidément, devant un pari risqué.
Elections inclusives et apaisées en 2023
La Représentante spéciale a également souligné la nécessité d’organiser des élections inclusives et apaisées, « en prenant garde aux conséquences potentiellement dangereuses d’un débat clivant sur la nationalité ». « Ceci, ainsi que l’encouragement à la pleine mise en œuvre du plan d’action du gouvernement, est l’objet actuel de mes bons offices », a-t-elle souligné devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
Mme Keita a insisté, ensuite, sur l’importance de veiller à ce que les élections 2023 se tiennent dans les délais constitutionnels. « Il est essentiel, en particulier, qu’un consensus national soit trouvé sur les nominations des responsables de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), puis sur la réforme de la loi électorale », a-t-elle dit. Puis, elle a encouragé les responsables des institutions, des formations politiques et de la société civile concernés à travailler ensemble pour rassurer le pays « sur l’organisation crédible et indépendante du processus électoral de 2023 ».
Réformes indispensables
«La mise en œuvre du plan d’action du gouvernement dépendra largement de la mobilisation des ressources nécessaires, mais également de la stabilité de la nouvelle coalition politique mise en place en avril, l’Union Sacrée de la Nation », a prévenu la Représentante spéciale. «A cet égard, il sera important que les manœuvres politiques liées aux préparatifs et à la gestion du processus électoral de 2023 ne détournent pas l’attention de la mise en œuvre des réformes indispensables ».
Mme Keita a insisté sur l’importance de veiller à ce que les élections de 2023 se tiennent dans les délais constitutionnels. « Il est essentiel, en particulier, qu’un consensus national soit trouvé sur les nominations des responsables de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), puis sur la réforme de la loi électorale », a-t-elle dit.
Défis politiques, sécuritaires et humanitaires
La RDC est toujours confrontée à de graves défis politiques, sécuritaires, humanitaires et de développement mais, le pays a des raisons de rester optimiste. Alors que la MONUSCO œuvre sur sa transition en vue d’une fin de son mandat, sa cheffe, Bintou Keita, a souligné devant le Conseil de sécurité l’importance du plan d’action du gouvernement congolais pour atteindre « une stabilité politique et sécuritaire » dans le plus vaste pays d’Afrique subsaharienne.
Selon Mme Keita, le plan d’action de Kinshasa comprend des éléments concernant la protection des civils et la neutralisation des groupes armés, un nouveau programme de désarmement, démobilisation, réintégration communautaire et stabilisation (PDDRCS), et l’engagement d’organiser des élections nationales et locales en 2023.
Mme Malangu Kabedi Mbuyi : la nomination saluée à la BCC
Ce plan d’action, qui a été adopté par l’Assemblée nationale congolaise le 26 avril, a également marqué l’investiture du nouveau gouvernement du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Mme Keita a constaté avec satisfaction que le nouveau gouvernement compte 15 femmes soit 27% du nombre total de postes ministériels. « Cela représente une augmentation de presque 30% par rapport au dernier gouvernement », s’est félicitée la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC qui a également qualifié d’« encourageant » la nomination de la première femme au poste de gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC).
Dans l’Est de la RDC, la situation sécuritaire demeure préoccupante, les civils restant à la merci des attaques de groupes armées. « La transition de la Mission dépendant en grande partie du retour de la paix et de la stabilité dans ces zones, je pense qu’il reste encore beaucoup de travail à faire avant que la MONUSCO puisse se retirer de manière responsable », a déclaré Mme Keita.
La MONUSCO et l’équipe pays des Nations Unies en RDC travaillent étroitement avec le gouvernement congolais pour développer l’ensemble des jalons et indicateurs qui structureront le plan de transition de la Mission.
«C’est l’occasion pour les Nations Unies d’affiner les paramètres de son assistance aux priorités de paix et de développement du gouvernement, et de prendre les mesures nécessaires pour réduire progressivement les effectifs de la Mission selon des conditions claires », a précisé Mme Keita.
Retrait progressif
A cet égard, en ligne avec la stratégie conjointe pour le retrait progressif de la MONUSCO, la mission de paix a cessé ses activités dans l’espace Grand Kasaï, depuis le 30 juin 2021.
Mais, le retrait envisagé de la MONUSCO n’est pas synonyme d’un départ de la présence onusienne en RDC. «L’équipe pays des Nations Unies, travaillant en étroite collaboration avec les partenaires internationaux, est activement impliquée dans la mise en œuvre de programmes visant à appuyer la consolidation de la paix conformément aux priorités identifiées par les autorités congolaises », a assuré la Représentante spéciale.
LPM