La prévention et la prise en charge médicale de cas des violences faites à la femme en République Démocratique du Congo : Quelle expérience pour la République du Tchad ? Cette problématique a été au menu de l’échange entre le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani, sa Vice-Ministre Mme Véronique Kilumba, et la Ministre tchadienne de la Femme et de la Protection de la Petite Enfance, Amina Priscille Longoh, ce lundi 16 octobre 2021 en son cabinet de travail, à l’Hôtel du gouvernement.
Pendant plus ou moins 30 minutes, les deux personnalités ont discuté autour de la question qui a permis à chacun de partager l’expérience de son pays respectif en matière de violence sexuelle.
Pour le cas de la RDC, le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention a affirmé que son pays reste mobiliser dans la campagne des sensibilisations contre les violences faites à la femme, à la jeune fille ainsi qu’au genre.
Le gouvernement, les organisations de la société civile ainsi que des partenaires internationaux se sont engagés dans les différents plaidoyers pour lutter efficacement contre les viols, les inégalités et la discrimination dans la société.
Sur le plan légal, des protocoles ont été élaborés, fixant des sanctions sévères contre les auteurs de viol sur l’ensemble du pays. Des panels d’experts ont été institués au niveau national pour mener des enquêtes et étudier les principales causes des violences faites à la femme…
Au niveau du gouvernement, un cadre de concertation a été mis en place entre les ministères de la Santé et de la Justice.
Pour le patron de la santé en RDC, la communication ou l’information est un élément important dans le cadre de la lutte contre les violences dans toutes ses formes.
Dans le même ordre d’idée, la Vice-Ministre de la Santé a souligné qu’il est aussi recommandé à la victime du viol de dénoncer toujours son bourreau à la police et de se faire dépister dans un centre médical le plus proche.
Par la suite, le Ministère de la santé publique, Hygiène et Prévention soutient un projet de l’Université de Kinshasa d’installer un centre d’analyse d’empreinte génétique en République Démocratique du Congo. Ce projet porte de l’intérêt capital pour l’identification des criminels en particulier et ceux des violences sexuelles en général. Cette cellule génique aidera davantage le pays à situer certains cas de violences.
En ce qui concerne le volet sanitaire, Dr Mbungani a tenu à rassurer que la RDC a connu des avancées significatives en terme de prise en charge médicale et psychologique qui est estimée à 50 %, selon les dernières statistiques.
Toutefois, le Ministre Jean-Jacques Mbungani se dit très heureux ces échanges enrichissants avec son homologue tchadienne et l’a surtout souhaité un bon son séjour à Kinshasa.
De son côté, Amina Priscille Longoh a salué la tenue de cette discussion qui a porté essentiellement sur la prise en charge de violence faite à la femme. La Ministre tchadienne de la Femme et à la Protection a été très émue par l’esprit d’ouverture du Ministre Jean-Jacques Mbungani qui est très engagé à la cause de la femme. Cependant, elle a soutenu le projet de renforcement de capacité commune entre la RDC et le Tchad dans le domaine de la prise en charge de violences faites à la femme.
« Nous nous sommes convenues de mettre en place une commission technique constituée des experts de deux pays qui vont travailler ensemble afin qu’une meilleure réponse soit apportée dans le cadre de la prévention et de la prise en charge de cas des violences sexuelles », a déclaré la Ministre Amina Priscille Longoh.
Féministe engagée contre la précarité, Amina Priscille Longoh est la fondatrice de l’association Tchad Helping Hands venant en aide aux jeunes filles n’ayant pas accès à l’éducation et aux personnes démunies.
En 2019, elle a été élevée au rang de Directrice générale de la Maison de la Femme au Tchad et signe une convention de partenariat avec des avocates pour une meilleure prise en charge des femmes victimes de violences.
Jordache Diala
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