Si aujourd’hui, on connaît de grandes violences autour des parcs nationaux de Virunga au Nord-Kivu ou de Kawuzi-Biega dans le Sud-Kivu , c’est notamment parce que les populations riveraines ont été chassées de leurs forêts et brousses d’où ils tirent l’essentiel des produits agricoles et vivriers essentiels à leur survie, sous prétexte de l’ « alliance verte ».
Par conséquent , ces populations n’ont souvent pas eu d’autres choix que d’affronter, au péril de leurs vies, des éco-gardes armés jusqu’aux dents. Ravalés au rang de forces négatives dans ce grand Kivu sous l’emprise de la violence endémique qui endeuille la région des Grands Lacs depuis trois décennies, les riverains des aires protégées du Grand Kivu ont vu leur résilience être quasi-anéantie au profit des multinationales et certaines stars américaines qui trônent dans leurs parcs.
D’où le cap sur le Grand Katanga où une grande campagne de la colonisation verte est actuellement menée en grand renfort médiatique sous l’alléchante appellation d’alliance verte du grand Katanga. L’idée est de justifier la négation du droit des populations riveraines à la survie par l’urgence de protéger l’environnement des parcs de l’Upemba et de Kundelungu en créant une appellation qui n’en est pas une et qui n’a aucun sous bassement juridique entendez le complexe Kundelungu – Upemba. Avec cette insidieuse tendance à annexer les zones de chasses attenantes et à expulser les riverains de leurs villages pour les cantonner dans des réserves inconfortables, sous prétexte qu’on y aurait construit écoles et hôpitaux. Des promesses non tenues, alors des congolais soucieux de voir leurs villages se développer initient des projets prometteurs sont eux devenus la cible de toute forme d’ attaque tout ceci au nom de la protection de l’environnement.
Il y a lieu de questionner les raisons pour lesquelles on cherche à transposer des germes des conflits dans la pacifique zone du Grand-Katanga au nom d’une alliance verte qui ne bénéficie pas du tout aux populations locales. L’ adhésion de l’ICCN à ce projet macabre est une grave erreur qui pourrait avoir des lourdes conséquences dont la déstabilisation d’une région dont dépend dans une grande mesure la survie de la nation.
L’erreur est humaine, mais persévérer dans l’erreur est ce qu’il ya de plus diabolique. Il est temps que les congolais prennent enfin à bras le corps leur destin. Cela passe par le rejet catégorique du colonialisme vert notamment, et la réhabilitation des droits bafoués des populations autochtones, jusqu’ici souffre-douleur des hallucinations viscérales des expatriés qui doivent comprendre dorénavant qu’ils ont tort de considérer des terres congolaises comme leur jardin d’Éden perdu en Afrique.
Par Daniel NgoieA
nalyste et libre penseur congolais