Sa plume avérée a été toujours au service de la société pour l’édification, l’unité et l’émancipation du peuple. Lui c’est Didi Kembwarss, parolier-philosophe-penseur -chanteur RD-congolais évoluant en France. Cet artiste n’est pas resté indifférent par rapport au drame survenu, le 2 février dernier, au quartier Matadi Kibala, dans la partie Ouest de la ville de Kinshasa. Il faut rappeler qu’une vingtaine de personnes, en majorité des vendeuses sont mortes électrocutées à la suite de la coupure d’un câble électrique à haute tension de la Société nationale d’électricité (SNEL). Depuis Paris où il réside, Didi Kembwarss est revenu sur cet incident malheureux de Kinshasa.
A travers un conte de fée, l’artiste décrypte la beauté d’un personnage de Miss TROLY, une subliminale créature comptée parmi les victimes de ce drame. Sous forme d’un requiem, le chanteur fait parler son cœur à travers un texte authentique glamour avec une dose poétique retracée sur un fond émotive dont l’expression fait parler un cœur touché, brisé et affaibli par la disparition d’un être cher innocent. Son âme pleure et réclame justice pour toutes les victimes de cette tragédie en général et en particulier pour Miss TROLY, cette jeune et belle fille qu’il ne verra plus jamais. Pour lui, il faut que la justice soit rendue pour elle et pour les autres victimes. Les médias et tous ceux qui peuvent, doivent faire obstruction pour que le grand tiroir doré des affaires oubliées et non résolues, ne se referme pas avec à l’intérieur, le dossier du drame du marché de Matadi Kibala. Crions tous à l’unisson : justice pour Miss TROLY. Retrouvez la pensée du philosophe congolais Didi Kembwarss dans les lignes ci-dessous :
ADIEU MISS TROLY !
« Elle était jeune et belle, je l’appelais miss TROLY. Elle souriait quand je l’appelais ainsi, elle avait l’air innocent, une innocence qui cachait bien des combats, des combats livrés pour essayer de vivre dignement. J’adorais la voir sourire, j’ai même réussi à la faire rire une fois. C’était des courts moments magnifiques, qui me manqueront beaucoup. Elle passait toujours devant chez moi pour aller au marché de Matadi Kibala, là où elle vendait des œufs durs. J’ai un grand regret, celui de n’avoir même pas pris une photo d’elle, elle s’arrêtait chaque fois devant chez moi, pour me livrer les œufs durs que je commandais. Maintenant, c’est trop tard, je ne reverrai plus miss TROLY, elle a perdu la vie, électrocutée dans ce foutu marché Matadi Kibala, à Kinshasa. Elle était là, comme d’autres victimes, pour vendre et gagner un peu d’argent, mais ce jour-là, la mort était au rendez-vous. Il est difficile pour beaucoup de ces vendeuses de prendre deux jours de repos, le combat contre la pauvreté se livre tous les jours, elles ne se reposent pour la plupart que le dimanche pour aller à l’église, Dieu pourvoira disent-elles, beaucoup de ces dames ont une foi en Dieu inébranlable, comme miss TROLY, elle croyait en Dieu et était une bonne chrétienne. Adieu miss TROLY Tu as perdu la vie injustement dans un accident qui aurait pu être évité. Quand je te demandais pourquoi tu ne vendais pas autre chose, tu me disais que le peu que tu gagnais, te suffisait, tu voulais juste continuer tes études, c’étaient les drames familiaux qui t’avaient contraint d’arrêter, tu vendais les œufs durs pour économiser et pouvoir aller à l’université l’année prochaine. Miss TROLY était très simple, elle n’avait pas besoin de beaucoup des choses comme les filles de son âge, elle n’en voyait pas l’utilité, elle ne portait pas des perruques, ni des mèches, mais ses cheveux étaient toujours bien tressés, elle portait une petite chaînette autour du cou, un souvenir de sa mère, elle se maquillait peu, mais elle était naturellement belle. Le 2 février 2022, elle trouvera la mort, d’une façon atroce à seulement 18 ans, un destin brisé, elle qui avait pleines d’ambitions, qui voulait devenir magistrat, c’était son rêve me disait elle, elle était contre l’injustice, contre la fraude, elle se battait dignement pour ne pas basculer du mauvais côté, celui de la vie facile, de l’argent facile, car elle voyait les conséquences néfastes sur d’autres jeunes femmes. Je ne reverrai plus le sourire de miss TROLY, elle était comme un ange que Dieu avait mis sur ma route, elle restera un témoignage de la simplicité, de l’humilité et de l’intégrité, j’aurai voulu faire plus pour toi, mais tu étais déterminée à t’en sortir seule. Adieu miss TROLY Je me sens si impuissant, je ne peux te rendre justice, personne ne veut assumer la responsabilité de ce qui est arrivé, l’enquête est en cours, tu te trouvais dans ce marché pour vendre les œufs durs, pas pour trouver la mort, il faut que la justice passe, tu n’es pas morte pour rien. Adieu miss TROLY , la belle vendeuse du Marché Matadi Kibala, toi qui croyait à l’état de droit, il faut une justice pour toi. On nous dit que c’est ta faute, tu ne devrais pas être là, j’ai mal d’entendre ça. J’espère qu’un jour, les responsabilités de chacun seront établis et que des mesures seront prises pour que cela ne se reproduise plus jamais, nulle part ailleurs. Adieu miss TROLY, non, tu n’es pas morte pour rien, nous exigeons des explications sérieuses à ceux qui n’ont pas sécurisé ce gros câble électrique qui est tombé, nous exigeons aussi des explications à ceux qui ont laissé ce marché public dans cet état de délabrement total, mettant quotidiennement en danger la vie des vendeurs, des vendeuses et aussi des passants. Aujourd’hui, la population attend de la justice, les conclusions de cette enquête, l’ouverture d’un procès et les condamnations des coupables. Non miss TROLY, tu n’es pas morte pour rien, tu ne deviendras pas magistrate, Dieu en a décidé autrement, mais la justice te sera rendue. La sonnerie de mon réveil m’arrache du sommeil, ce n’était qu’un rêve et pourtant cela me paraissait bien réel, il est 6h00 du matin, j’ai sûrement beaucoup pensé à ce drame du marché Matadi Kibala, mais je me pose une question, qui est cette miss TROLY qui est venue dans mon rêve et qui serait parmi les victimes? ».
Jordache Diala
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