Terre de musique africaine, la République Démocratique du Congo est le pays invité d’honneur de la 14ème édition du Festival de Musiques Urbaines d’Anoumabo (FEMUA) qui se déroule du 10 au 15 mai 2022 à Abidjan en Côte d’Ivoire.
La RDC est en l’honneur grâce à la Rumba congolaise qui constitue une saveur particulière de cette édition 2022. Le Festival va rendre hommage à l’artiste musicien Papa Wemba, mort sur scène à Anoumabo le 24 Avril 2016.
Le mercredi 11 mai, renseigne-t-on, la délégation congolaise conduite par Mme Catherine Kathungu Furaha, Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine a, au cours de la soirée congolaise présenté aux festivaliers réunis dans la salle des spectacles de l’Institut Français d’Abidjan, le parcours historique de la Rumba Congolaise.
De ses origines à nos jours, l’histoire de la Nkumba ou la danse de nombril, actuellement appelée la Rumba Congolaise a été racontée et illustrée à la grande satisfaction du public.
Dans son speech, la Ministre de la Culture, arts et patrimoine a salué l’historique amitié entre les peuples de la République Démocratique du Congo et ceux de la Côte d’Ivoire, avant de souligner que la Rumba Congolaise a fait son entrée en Côte d’Ivoire en 1967, lorsque son Excellence Monsieur le Président Houphouët BOIGNY avait invité le chanteur congolais Rochereau TABU LEY, à dédier la chanson « Bel Abidjan » à la capitale qui abrite aujourd’hui le FEMUA.
La Rumba a également sa propre histoire, plusieurs langages, des variétés selon les écoles et les époques, une capacité interne de réinvention en tant qu’instrument social de transmission de messages a-t-elle poursuivi.
L’appellation RUMBA tire son origine de « NKUMBA » qui signifie nombril qui était exécutée suivant une certaine cadence musicale, à l’époque pré-coloniale, dans le Royaume Kongo. Cette danse ou cette musique n’avaient pas disparu avec la colonisation et même après l’indépendance. Elle s’est plutôt diffusée en telle enseigne qu’au-delà même de l’espace de l’ancien Royaume Kongo. La Rumba est devenue la marque déposée de l’ensemble du pays, disons mieux, élément de l’identité nationale.
Rumba, patrimoine de l’humanité
Rumba modernisée telle que pratiquée aujourd’hui remonte aux années 1930, elle a traversé les siècles et les frontières et s’est modernisée et s’est transmise de génération en génération.
La rumba, musique des villes et de la fête, a été aussi un symbole des indépendances africaines dans les années 60, notamment avec le célèbre titre Indépendance cha-cha de Joseph Kabasele « Grand Kallé » et son groupe l’African Jazz.
Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, la rumba moderne transcende les générations depuis près de cent ans et s’impose comme un patrimoine culturel précieux. Et depuis lors, plusieurs historiens de la musique conviennent qu’il y a près de cinq générations qui se sont déjà succédées. Et chaque génération produit son style. Donc, la rumba est variable. L’école de Wendo Kolosoy, celle de Grand Kallé Djeff avec comme continuateur Rochereau Tabu Ley, celle de Grand Maître Luambo, celle de Papa wemba, de Zaiko Kolo Mboka, de Wenge Musica, de Koffi, de Wazekwa… sont connues mais d’autres comme celles de Madiata, de Franck Lassan, Impompo Loway…ne sont pas très connues par les jeunes générations.
Par ailleurs, la ministre Catherine Kathungu a annoncé que son ministère développe une stratégie pour que l’histoire de la Rumba soit enseignée dans les écoles afin que certaines icônes continuent à survivre dans la mémoire et que les jeunes continuent à disposer des plusieurs sources d’inspiration.
Sous la houlette du gouvernement de la république, la délégation congolaise continue à vendre l’image de la RDC autrement en exposant la diversité de ses richesses culturelles.
Jordache Diala
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