Une idée originale qui n’a jamais été initiée depuis que le Congo Démocratique existe. Un projet innovant et authentique qui contribue à la protection et à la valorisation du majestueux Fleuve Congo. Voilà en subsistance ce qu’on peut retenir du Festival Kongo River en termes de particularité. Déjà à sa troisième édition, ce projet a fait l’objet d’une interview avec son initiateur et coordonnateur, Vincent KUNDA. Au micro du site panafricain Afrique-info Magazine.com, ce jeune patriote congolais a exprimé son engagement pour la défense de la cause verte et a aussi fixé l’opinion tant nationale qu’internationale la quintessence et surtout pertinence du festival Kongo River et ses objectifs pour l’intérêt du bassin du Congo. Découvrons -le :
Afrique -Info Magazine : La 3ème édition du Festival Kongo River aura lieu du 11 au 16 juillet dans la Ville de Moanda dans la province du Kongo Central. Que peut-on retenir de ce concept ?
Vincent Kunda : Le Festival Kongo River est un événement organisé par l’Ong KONGO RIVER qui a pour mission la valorisation et la protection des eaux du bassin du Congo, des écosystèmes ainsi que le développement socio-économique du pays au travers d’une exploitation éco-responsable des eaux du dudit bassin. Il poursuit pratiquement 14 objectifs du développement durable. Le festival se positionne donc comme un rendez-vous écologique international, un carrefour où scientifiques, investisseurs, étudiants, artistes, chercheurs, diplomates, politiques, influenceurs… Viennent échanger sur les enjeux de l’heure ainsi qu’aux opportunités d’affaires relatives à ce trésor bleu et son bassin-versant sans oublier l’écotourisme, l’urgence climatique, le respect de l’environnement, l’économie bleue, ainsi que la promotion des pratiques culturelles, artistiques et culinaires congolaises… L’originalité de cet événement tient de son concept hybride, qui associe les réjouissances foraines à un colloque scientifique pointu sur les urgences environnementales, écologiques et les opportunités de collaborations et d’affaires pour améliorer les conditions de vie des populations avoisinantes. Il s’agit aussi de rendre le pays attractif pour les étrangers, inciter le retour de la diaspora, de sa matière grise et de ses ressources. Attirer le « green funding », le tourisme vert et relever l’auto-estime des Congolais.
Afrique Info Magazine : Quel est son objectif social, économique, politique et scientifique ?
VK : La valorisation et la sensibilisation à la protection des eaux du bassin du Congo (plus particulièrement le fleuve Congo) et son bassin versant, des écosystèmes ainsi que le développement socio-économique du pays au travers d’une exploitation éco-responsable des eaux du dudit bassin. Le festival Kongo River n’est pas un événement apolitique mais trans politique dans le sens où nous allons au-delà de la politique et nous fédérons toutes les tendances du fait que le fleuve Congo est le symbole même de l’unité congolaise. Donc au-delà des clivages politiques, des appartenances ethniques et tribales, nous partageons au moins une chose en commun c’est ce majestueux fleuve Congo donc c’est même l’élément fédérateur par excellence de notre pays, colonne vertébrale et symbole même de notre identité nationale. Sur le plan scientifique je parlerais plus des différents secteurs que ce fleuve renferme à savoir :
-Avec ses 4700 km de longueur ce fleuve est la plus grande autoroute naturelle de notre pays ;
-Le fleuve Congo est le gage du développement et de l’industrialisation de notre pays à cause de son potentiel énergétique propre et renouvelable malheureusement sous-exploité. C’est le deuxième fleuve le plus puissant au monde après l’Amazone ;
-Véritable vivier nourricier du pays le réseau hydrographique du Congo peut à lui seul donner la solution aux problèmes de famine au Congo ;
– Comme vous le savez sans doute, l’eau est l’élément vital par excellence, alimente la croissance économique et participe à la bonne santé des écosystèmes et sera au cœur des grands enjeux à venir. La République Démocratique du Congo représente pratiquement plus de 57 % de réserve d’eau douce de tout le continent Africain d’où l’importance d’une prise de conscience collective pour garder ces eaux en qualité et en quantité pour l’intérêt de tous. Au regard de tout ce qui a été cité précédemment, ce festival, holistique dans sa conception, en ce qu’il s’appuie sur la contribution des experts, scientifiques et artistes impliqués dans la protection, la sauvegarde et la valorisation du majestueux fleuve Congo et de son bassin hydrologique devrait bénéficier du soutien de tous et surtout des autorités.
Afrique -Info Magazine : Quelle est la place de la population riveraine (Autochtones) dans ce festival ?
VK : Nous considérons toute la population congolaise comme une population riveraine d’où l’expression « Mwana Mayi » expression qui ne peut pas être utilisée dans un pays désertique le congolais est un peuple de l’eau. Et pour preuve, imaginer un instant si on amputait le Congo de son fleuve et vous comprendrez que sans ce fleuve le Congo ne va plus représenter grande chose.
Afrique-Info Magazine : La prochaine édition du festival aura lieu à Moanda. Pourquoi le choix de cette ville côtière ?
VK : Du fait que le Fleuve Congo traverse pratiquement toutes les provinces de la RDC, le Festival Kongo River à naturellement vocation de devenir un festival itinérant et par raison de proximité et du fait que le nouveau gouverneur du Kongo Central le Docteur Guy Mbadu a accepté de nous accompagner, nous avons choisi le Kongo-Central comme qui est d’ailleurs l’unique province côtière de la RDC d’abriter cette première édition itinérante ou nomade si vous le voulez. Donc, Après deux éditions réalisées avec succès à Kinshasa la capitale, la 3ème édition va se dérouler au mois du 11 au 16 juillet dans la province du Kongo Central et plus précisément dans la ville de Moanda qui est l’embouchure de ce majestueux fleuve Congo à l’ouest de la RDC.
Afrique -Info Magazine : Qu’est-ce que la RDC tire comme dividende en termes d’intérêt pour la protection de son écosystème ?
VK: Tout d’abord l’appropriation de ce fleuve par la population et précisément par les jeunes. Sur le plan environnemental, Le Festival Kongo River est une cloche d’alerte. Il sonne le réveil des consciences ankylosées dans des mauvaises pratiques pour une renaissance dans une nouvelle culture écocitoyenne. Malgré les campagnes de salubrité publique menée par les autorités étatiques, beaucoup de déchets finissent malheureusement dans nos rivières et cours d’eau à cause de l’insouciance d’une majeure partie de la population. Les dernières pluies qui sont tombées sur la ville de Kinshasa nous prouvent à suffisance que notre situation environnementale est précaire et qu’il est plus que temps de mettre en place une politique de gestion des déchets la plus rigoureuse possible. « Le coût de la protection du milieu naturel est beaucoup plus faible que le coût de sa reconstitution. La défense de la nature est rentable pour les nations… ». Voilà pourquoi le Festival Kongo River doit continuer de grandir pour marteler ce message de responsabilité de tous dans la préservation du fleuve Congo et de son bassin versant.
Afrique-Info Magazine: Pourquoi avoir associé la musique dans un festival vert ?
Vincent kunda: Nous utilisons la culture et les arts comme des vecteurs de sensibilisation du grand public pour une adoption des comportements plus écoresponsables face à nos rivières, cours d’eau, fleuve etc.
Propos recueillis par Jordache Diala
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