Lors du cent troisième Conseil des Ministres, le Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI a, dans sa communication aux membres du gouvernement, exprimé l’engagement de redynamiser le secteur culturel en RDC. Concernant la SOCODA (Société Congolaise des Droits d’Auteurs et des Droits Voisins), le chef de l’Etat a regretté de constater la persistance des conflits internes entre les opérateurs culturels (dont les artistes musiciens) dus notamment à la problématique de la gestion collective des droits d’auteurs et droits voisins.
Très préoccupé par la situation misérable des artistes congolais qui sont des ambassadeurs du pays, Félix Tshisekedi a formulé le vœu de convoquer urgemment un Forum National sur la Culture et les droits d’auteurs en RDC. Cette initiative tant attendue est saluée par les créateurs des œuvres de l’esprit et opérateurs culturels à Kinshasa.
Dans une interview accordée au site panafricain Afrique-info Magazine, le jazzman, Paul Ngoy Le Perc, membre fondateur de l’Asbl ‘‘CAC’’ (Collectif des Artistes et Culturels) a fait savoir que l’initiative du chef de l’Etat a été bien accueilli par les créateurs des œuvres de l’esprit et acteurs du secteur de la culture.
« C’est vraiment opportun dans la mesure où les artistes ont toujours voulu que le Président de la République et son gouvernement interviennent et s’impliquent personnellement dans la problématique sur la gestion collective des droits d’auteur en RDC. La convocation de ce forum national a rencontré la demande de la majorité des coopérateurs à la Société Congolaise des Droits d’Auteurs et des Droits voisins (SOCODA). Nous sommes heureux que le père de la nation s’est saisi du dossier SOCODA qui est secouée par une crise infernale horrible à cause de la megestion criante, des conflits de leadership et de la malversation financière », a déclaré l’ancien coordonnateur du CAC.
SOCODA a-t-elle failli à sa mission ?
Et d’ajouter : « cette situation divise non seulement les créateurs des œuvres de l’esprit mais aussi ne contribue pas à l’expansion de société coopérative qui depuis sa création est restée incapable d’accomplir sa mission afin de permettre aux ayants droits de jouir des fruits de leurs créations. Il est temps que la SOCODA puisse fonctionner dans les normes et prenne son envol après une décennie de troubles ».
Pour le Jazzman, ces assises qui seront organisées cette année sous les auspices du Ministère de la Culture, des Arts et Patrimoine, constituent une véritable aubaine pour aider la SOCODA à sortir de la crise qui a perduré.
« Forum que nous attendons tous de pied ferme, est aussi un processus inclusif de réconciliation, non seulement entre les membres de cette société, mais aussi avec tous les acteurs qui, par leurs œuvres, contribuent au rayonnement de la culture congolaise dans le monde. On se rappellera qu’en 2O21, Mme la ministre de tutelle avait fait une même proposition pour trouver un consensus mais Nyoka Longo, à l’époque PCA a.i de la SOCODA, s’est opposé à la démarche du ministère pour maintenir la cacophonie que le président décrié aujourd’hui », a-t-il soutenu.
A qui profite le forum ?
Paul Ngoie Le Perc estime que l’organisation de ce forum profitera à tous les artistes en général et aux coopérateurs qui avaient manifesté depuis le 9 février dernier, de voir la société évoluer autrement.
« Nous pensons que ça ne sert à rien de continuer à se battre. L’idéal est de s’aligner derrière l’initiative du chef de l’Etat, en se mettant tout le monde autour d’une table pour parler de nos problèmes réels et avancer. Jusqu’à preuve du contraire, la SOCODA a encore le monopole de gérer les droits d’auteur sur l’ensemble du territoire national alors qu’elle n’a pas même 200 adhérents. C’est vraiment anormal par rapport à l’ancienne SONECA (société nationale des Editeurs, Compositeurs et auteurs), auprès de qu’il a hérité les actifs et passions, qui avait au moins 3000 membres, sur toute la République », a lancé le Jazzman.
Pour lui, il est anormal que la SOCODA perçoive les droits des artistes de toutes disciplines, mais elle ne les repartit qu’auprès de 200 créateurs.
« Donc, ce forum sera une occasion de bien organiser les choses. Politique de répartition, crises intempestives et désordres après chaque fin mandat d’un conseil d’administration, irrégularité du cycle d’organisation de l’assemblée générale annuelle, problématique des réciprocités avec d’autres pays qui exploitent les œuvres congolais, sont des matières à discuter lors de ses assises. C’est aussi une voie qui nous mènera vers la libéralisation du secteur de droit d’auteur en RDC. Cette rencontre sera seulement une occasion d’échanger et d’améliorer beaucoup de choses dans le secteur des droits d’auteur mais aussi une manière pour essuyer les larmes des artistes congolais. Donc, cette initiative du chef de l’Etat est une façon de mettre fin à la dictature de Nyoka Longo et son régime à la SOCODA», a conclu Paul Le perc, promoteur du festival Kinshasa Jazz.
Propos recueillis par Jordache Diala
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