‘‘Made in Kongo’’ est le titre phare du nouvel et dernier album de l’artiste musicien congolais Awilo Longomba. Cet opus en gestation a fait l’objet d’un entretien entre la star du techno-soukous et la presse Kinoise lors de son séjour à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Profitant de l’occasion, les chevaliers de la plume et du micro sont allés encore plus loin au cours des échanges jusqu’à évoquer l’impopularité d’Awilo Longomba dans son pays natal par rapport à l’extérieur où il est considéré comme un Roi de l’’afro soukous.
A la question de savoir si Awilo est capable d’affronter le stade des Martyrs de Kinshasa dans le contexte actuel, le chanteur a réagi en ces termes : «Ce n’est pas impossible mais il ne sera facile pour moi de jouer seul dans ce grand stade de 80.000 places parce que je ne suis pas trop populaire dans mon propre pays. Je dois être franc avec vous. Mais retenez qu’il y a des stades au monde où j’ai rempli, qu’aucun congolais ne peut même pas oser. Chacun a son public. Je n’ai pas peur d’affronter le stade des Martyrs de Kinshasa mais il faut jouer là où les mélomanes te réclament».
Pourquoi Awilo a souvent du mal à imposer sa musique en RDC ?
«Je suis conscient que les Congolais ne consomment pas vraiment le genre de musique que je fais. C’est une réalité qui ne m’affecte pas. Je ne peux pas non plus regretter ou m’en vouloir à mes compatriotes. Mais il y a aussi certaines de mes chansons qui ont tenté de percer au pays telles que ‘‘Caroline’’ et Coupé bibamba ». Ces trois derniers temps, j’ai constaté que mes collaborations avec les collègues musiciens congolais cartonnent sur le terrain. Notamment avec mon jeune frère Innos-B. », a reconnu l’auteur de la chanson ‘‘coupé Bimbamba’’.
Et de poursuivre : « D’ailleurs, c’est aussi l’une des raisons qui m’a aussi poussé à réaliser l’album ‘‘Made in Congo’’. C’est une idée qui est née dans cet esprit. Il y aura des featuring avec un ou deux parmi mes frères musiciens que vous allez vraiment adorer dans cet album».
S’agissant du projet ‘‘Made in Kingo’’, l’artiste a confirmé que la grande partie de la réalisation de cet album qui est considéré comme le dernier de carrière musicale, s’est effectuée à Kinshasa.
«Je viens de passer un séjour d’un mois à Kinshasa, ma ville natale, pour enregistrer mon dernier album qui s’intitule ‘‘Made in Kongo’’. Il contient 12 chansons dont tous les travaux discographiques sont pratiquement terminés. Cet album vient clôturer l’histoire des albums dans ma carrière musicale après avoir sorti plusieurs singles sur le marché international. La particularité est que c’est la première fois que je travaille un disque en solo dans mon pays. Vous avez constaté que Kongo est écrit avec la lettre K pour signifier simplement Royaume Kongo. L’œuvre a été réalisée à la demande du public», a précisé Awilo Longomba.
Et de conclure : «Made in Kongo est non seulement pour rappeler au monde mes origines mais aussi une manière d’honorer mon pays la République démocratique du Congo (RDC) ».
‘‘Made in Kongo’’ : plus question d’album !
Toutefois, le géniteur du style ‘‘techno soukous’’ a déclaré ne plus avoir le temps de faire encore des albums, mais sans abandonner la musique. «Je veux continuer de réaliser des singles. Chaque chose en son temps. Je vais maintenant me concentrer sur d’autres projets à caractère humanitaire à travers ma fondation qui œuvre pour le social. Je compte aussi me lancer dans la production artistique afin de promouvoir les jeunes talents de la musique urbaine en Afrique», a-t-il souligné.
Qu’en pensez-vous du bilan de FATSHI à la tête de la RDC ?
Le Showman n’a pas aussi manqué de placer un mot sur les enjeux politiques de l’heure dans son pays où les élections et le bilan du président sortant Félix Tshisekedi font couler beaucoup d’encres et salives dans l’opinion.
« Je suis apolitique. Ce sujet n’intéresse pas vraiment. Concernant le bilan de notre actuel Président de la République, je peux vous dire humblement que le pays a connu une évolution ces quatre dernières années dans certains domaines de la vie. Voilà ! », a soutenu le fils de Longoma Vicky.
Il sied noter que celui que le public appelle ‘‘Propriétaire de tous les dossiers’’ séjourne actuellement en Europe pour parachever les travaux discographiques (mastering, mixage) et procéder aux derniers arrangements des sons de Made in Kongo dont la sortie intervient à la fin de l’année.
De la batterie au micro, il n’y a qu’un pas !
61 ans, Louis Awilo Longomba est réputé comme un ambianceur congolais, par sa musique et son look d’artiste. Ancien batteur du groupe Viva-la-Musica, il s’est fait un prénom sur le continent africain avec un style de musique souvent éloigné de la Rumba congolaise chanté par son père Vicky Longomba.
Ce dernier fut entre autres l’une des plus belles voix du Congo-Kinshasa et un ténor de l’orchestre Tout-Puissant OK Jazz de Kinshasa. Il a débuté sa carrière comme batteur dans des groupes kinois jusqu’à intégrer Viva-la-Musica qu’il quittera en 1993 avec ses collègues du groupe pour former l’orchestre »Nouvelle Génération’’.
Voulant voler de ses propres ailes, il s’est transformé en chanteur, devenant ainsi le représentant d’une autre forme de la musique congolaise, très originale qui marche bien dans le monde.
Evidemment, Awilo fait une belle carrière sur la scène internationale où il a dompté pratiquement les mélomanes dans la partie Est et Ouest de l’Afrique. Son succès est immense partout où il passe.
Le choix de son style techno –soukous prouve qu’il ne s’est pas trompé de vocation. Comme jadis son père, Awilo parcourt le monde, en véritable show-man de la chanson congolaise.
Installé à Londres, cette véritable bête irréductible de scène est reconnue mondialement au rang des ambassadeurs dynamiques de la musique africaine.
Propos recueillis par Jordache Diala
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