Le week-end, un média en ligne a fait plusieurs annonces relatives à une enquête (?) sur Jules Alingete, l’Inspecteur général chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF), basée sur des décharges et le témoignage d’un sujet indien demandant protection avant de fournir d’amples détails. La livraison coïncide avec le baptême d’un ouvrage signé Patient Ligodi, journaliste, patron du média en ligne «Actualite.cd» et correspondant de RFI, intitulé «Pollution de l’information : Fake News et Journalisme dans le monde et en République démocratique du Congo». Ligodi y expose comment les mécanismes de la désinformation opèrent, identifie ses canaux, et propose des solutions concrètes pour lutter contre la propagation des fausses informations, dans le but de promouvoir un espace public alimenté par des informations authentiques, fiables et vérifiées.
La supposée enquête de «Politico.cd», axée sur des documents et une vidéo balancés deux voire trois mois plus tôt dans les poubelles des réseaux sociaux quand l’IGF a lancé une mission de contrôle à l’ex-Secope, en dit long sur l’industrie de production des Fake News. Elle montre comment le site de Litsani Choukran s’est laissé piéger ou a entrepris de grossir, de sang froid, un canular. Une analyse des particularités de cette investigation singulière permet de démontrer comment l’auteur a fondé sa démarche sur le faux. Rien du journalisme d’investigation. Dans un tel dossier, le journaliste enquêteur fait des recherches approfondies, consulte plusieurs sources, interroge des spécialistes du sujet ou des témoins, trie les informations, les hiérarchise afin de découvrir des faits inédits. Le contraire du chiffon pondu par le média aux sources douteuses.
D’ailleurs, la contre-enquête décode que les décharges, présentées comme pièces clés des articles de Listani sont fausses et fabriquées. «Toutes les décharges en circulation ont déjà fait l’objet de l’ouverture d’un dossier au Parquet Général près la Cour de Cassation en 2022. Elles sont fausses et fabriquées pour nuire au patron de l’IGF», renseignent plusieurs sources judiciaires.
La contre-investigation constate aussi que les quatre signatures attribuées à Alingete et apposées sur ces loques sont différentes. Si trois autres semblent s’apparenter mais diffèrent aussi dans leurs éléments constitutifs, la quatrième n’a aucun rapport avec elles. Toutes sont loin de se conformer à la signature authentique de Jules Alingete visible dans différents courriers officiels de l’IGF. Erreur technique ? Manque d’attention? Tout s’explique : le laboratoire inspirateur a oublié de répéter la même signature, confirmant qu’il n’existe pas de crime parfait.
L’investigation de Listani tourne court, enfin, dans sa partie consacrée au sujet indien Youssouf, qui demande protection pour rentrer au pays et venir témoigner davantage contre l’Inspecteur général des finances. Mais pourquoi ne pas avoir fait, dans une autre vidéo, depuis son pays où il est en liberté et sécurité, ces nouvelles révélations accablantes ?
L’enquêteur ne dit pas que son témoin clé a été arrêté, jugé et condamné à 5 ans de prison en 2021 par le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe pour vol de 9 millions de dollars de la société Prodimpex, son ancien employeur.
«Sieur Youssouf a purgé deux ans de prison en 2021 et 2023 avant d’être libéré et expulsé en Inde», rapportent des sources au sein de l’appareil judiciaire.
Youssouf, le sujet indien présenté comme témoin clé dans l’enquête, est un repris de justice condamné à 5 ans de prison en 2021 pour vol de 9 millions de dollars de la société Prodimpex
Pourquoi ne pas avoir fourni aux lecteurs ces précieux détails relatifs à la crédibilité de sa source d’information ou du lanceur d’alerte ? Comment peut-on faire foi à un repris de justice, condamné pour vol et visiblement utilisé par les prédateurs financiers coalisés pour saper l’honneur de l’intraitable Jules Alingete?
À la veille de la publication du gouvernement Judith Suminwa, les prédateurs financiers écartés ont-ils juré de ne pas partir seuls en donnant un coup fatal à ce haut fonctionnaire qui les a empêchés de dormir et qu’ils considèrent comme principale source de leurs malheurs ?
Les lecteurs ont droit à un mot d’explication, des excuses ou un, erratum de la part de l’auteur des articles, pour faire professionnel.
Dans ce feuilleton, il est triste de constater que c’est une obscure élite qui tente sans succès d’emballer l’opinion publique dans le faux. L’objectif, c’est de désacraliser un valeureux compatriote qui aide le chef de l’Etat à sortir le pays du gouffre. Pire, le faux enquêteur, bourré de haine, n’a servi que des intérêts mesquins. En réalité, le présumé enquêteur n’est qu’un petit pyromane, mieux mercenaire. Quand le client lui fait une offre alléchante, il devient lanceur d’alerte, seul moyen de survie pour lui.
Afrikanews/ Didier MBONGOMINGI