Depuis la mise en place de la gratuité de l’enseignement en 2019, de nombreux parents avaient enfin trouvé un souffle financier, libérés du poids de la prise en charge des enseignants. Cependant, la situation actuelle dans les écoles du pays montre un retour en arrière inquiétant : les enseignants sont à nouveau payés par les parents, créant un contraste saisissant avec les débuts prometteurs de cette réforme.
Dès son accession au pouvoir, Félix Tshisekedi avait fait de la gratuité de l’enseignement primaire une mesure phare de son mandat. Grâce à la détermination de Willy Bakonga, alors ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), cette réforme avait pu être déployée malgré des défis de taille. Son expertise et sa connaissance du secteur avaient permis d’en assurer une mise en œuvre relativement stable, offrant à des millions de familles un répit économique considérable.
Aujourd’hui, le constat est alarmant : les grèves à répétition des enseignants, mécontents de leurs conditions salariales, perturbent gravement l’apprentissage des élèves. Le retour à une prise en charge financière par les parents dans plusieurs établissements prouve que les promesses initiales n’ont pas été consolidées. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 155.000 enseignants, dont 100.000 N.P et 55.000 N.U, attendent toujours une amélioration de leur salaire, qui devrait idéalement passer de 120.000 FC à 380.000, voire 400.000 FC.
Les successeurs de Willy Bakonga semblent avoir échoué à maintenir l’équilibre du système éducatif. Le projet, autrefois salué, est désormais plongé dans une crise qui menace l’avenir de milliers d’élèves. Face à ce constat, il apparaît urgent de repenser les stratégies adoptées et de s’appuyer sur des compétences avérées pour restaurer l’efficacité du programme.
Alors que la formation d’un nouveau gouvernement est en discussion, la nécessité de réintégrer des experts comme Willy Bakonga dans l’exécutif se pose avec force. Son expérience et sa gestion passée du secteur pourraient être des atouts majeurs pour remettre le système éducatif sur les rails et garantir enfin une gratuité scolaire pérenne, bénéfique tant pour les enseignants que pour les élèves et leurs familles.
Par Didier Mbongomingi