Nono Atalaku a beaucoup contribué à l’éclosion et aussi au succès du groupe Zaiko Langa Langa à travers ses belles créations et interventions dans l’animation. Curieusement, ce pionnier animateur dans l’histoire de la musique en Afrique est saboté, négligé et renié à sa mort par ses propres collègues et frères du clan Zaiko.
Depuis sa disparition en janvier dernier à Paris, Nono n’a reçu aucune reconnaissance des dirigeants de Zaiko nkolo Mboka. « Sa mort ne préoccupe personne. Aucune action ou initiative n’a été prise par Nyoka Longo, actuel Président –gestionnaire de Zaiko pour consoler la famille éplorée ou encore pour échanger sur une éventuelle organisation du deuil à Kinshasa ou en Europe», s’étonne un proche de la famille biologique de l’illustre disparu.
Et d’ajouter : « On comprend que la disparition de Nono ne dit absolument rien dans les cœurs de ses anciens compagnons. Même s’il y avait un problème, je ne pense pas qu’il soit encore important de garder toujours la rancune à un cadavre. Zaiko devrait être le premier groupe à porter le deuil avant les autres mais on est surpris qu’il ne soit pas le cas ».
Inconsolable, la famille biologique du précurseur de l’animation congolaise a sollicité le soutien de l’Ambassadeur de la RDC en France, Emile Ngoyi Kasongo qui l’a reçu dans son cabinet à Paris.
L’organisation des obsèques de l’illustre disparu a été au centre des échanges, entre la famille biologique et le représentant de la diplomatie congolaise à l’Hexagone.
« La famille de Nono a été représentée par sa sœur aînée qui était accompagnée par le doyen chanteur de la Rumba congolaise Niboma Canta, président de l’association « Congo Seben », ont précisé nos fins limiers.
Au cours de leurs échanges, ils ont parlé du programme de rapatriement du corps de Nono Atalaku à Kinshasa, ainsi que de la veillée mortuaire et du culte d’action de grâce qui va intervenir avant le départ du corps pour Kinshasa.
Pour le président de « Congo Seben », Canta Niboma, l’ambassadeur de la RDC s’est saisi du dossier et a promis de soutenir la famille musicale congolaise basée à Paris pour le rapatriement du corps de Nono Atalaku au pays.
Rappelons que Nono Atalaku, précurseur de l’animation dans la Rumba congolaise, est décédé le 10 janvier 2024 à Paris des suites d’une courte maladie.
De son vrai nom Honoré Monzuluku Mumbele, l’animateur Nono Atalaku a révolutionné l’animation de la rumba congolaise dans les années 80 et 90.
Très créatif, Nono Atalaku a façonné l’identité musicale du légendaire groupe Zaiko Langa Langa où il a marqué les esprits à travers ses cris d’animation et pas de danses qui donnaient du tonus au spectacle et surtout par sa capacité à ambiancer les scènes. Il est l’un des pionniers de l’animation « zekete zekete » dans son premier épisode. La première fois que les gens l’ont entendu, c’était sur l’émission ‘‘Variété Samedi Soir’’ dans la télévision nationale, le 30 octobre 1982. Cette même animation avait déjà aussi cartonné vers la fin des années 1970, quand elle était créée au sein de l’orchestre folklorique Bana Odéon.
Après sa mort, Nono Atalaku restera comme une figure légendaire de l’animation qui fait aujourd’hui école dans l’histoire de la musique africaine.
Jordache Diala
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