Sous le haut patronage de la Conférence épiscopale nationale du Congo, la Communauté famille chrétienne (CFC-ASBL) en partenariat avec l’Université Catholique du Congo (CCU) organisent la 3ème édition du symposium de Kinshasa sur la famille, ayant pour thème : ‹‹La processus du mariage en RDC›› à l’Université catholique du Congo (UCC) dans la commune de Limete, à Kinshasa en République démocratique du Congo.
Ce mercredi 17 avril 2024, c’était la deuxième journée à l‘UCC où plusieurs thématiques ont été abordées par différents intervenants, notamment les professeurs des universités de la RDC.
Pour sa part, le Pr Achille Bundjoko a centré son exposé sur ‹‹la fixation de la dote: décalage entre exigences culturelles et celles vécues dans les milieux urbains ››. En effet, il a fait savoir que ceux qui aspirent au mariage se retrouvent souvent devant un blocage pour payer la dot, qui les empêche parfois d’atteindre leurs objectifs. Pour certains couches de la population, légiférer la dot paraît comme un fait anodin, alors que cela a un impact significatif dans la société
‹‹La société congolaise est une société qui a traversé beaucoup d’étapes, notamment l’étape précoloniale, coloniale, etc. pour arriver à cette étape. Donc, nos milieux urbains ont également traversé toutes ces périodes››, a-t-il dit.
C’est ainsi qu’il a évoqué la nécessité de mettre en place des organes de régulation devant amener vers des assises normatives qui seront accompagnées des sanctions.
‹‹Tout le monde est concerné par la dot. La dot est une marque d’honneur envers la belle famille et prouve à suffisance la capacité de l’homme à prendre en charge sa future famille››, a rappelé Mme Viviane Mandemvo, une des intervenants.
Cependant, elle a déploré le dérapage observé dans la fixation de la dot qui, selon elle, est consécutive à la situation socio-économique du pays.
À cet effet, elle a appelé les parents à ne pas vendre leurs enfants en fixant une dote exagérée car celle-ci est avant tout symbolique.
Évaluation de la situation depuis la révision du code de la famille en 2016
Pour Me Darius Tshey, il ya lieu de parler des réformes parce que la révision en 2016 du code de la famille a porté beaucoup d’innovations, notamment elle a facilité sa compréhension en l’adaptant aux exigences du temps et de la société moderne.
‹‹Cette réforme n’est pas ressentie au sein de la société suite à la pesanteur culturelle », a-t-il précisé, avant de plaider pour la formation des couches sociales pour que celles-ci investissent dans la formation des personnes aux valeurs éthiques.
‹‹La famille est également une réalité anthropologique universelle. Il y a pluralité de l’Union libre dont les effets apparaissent souvent comme des méfaits. Même si l’Afrique ne connaît pas la même situation que l’Europe, mais elle doit prendre au sérieux la menace qui plane sur elle, en lançant une mobilisation générale, en associant également les dialogues œcuméniques ››, a souligné le Pr Matthieu Musua Mimbari, aumônier de la communauté ‹‹Famille chrétienne ››, dans son intervention centrée sur ‹‹Les unions libres et leur impact sur la situation de la famille ››.
Pour l’Abbé Musua, au niveau de l’église, l’utilisation des armes spirituelles est importante , notamment l’évangélisation afin de barrer la route à tout dérapage.
Pour sa part, le Pr Célestin Katubadi, dans son exposé axé sur ‹‹Les mass média pour la stabilisation et la promotion de la famille ››, a évoqué la nécessité de promouvoir la famille à travers les médias en lui accordant une place de choix afin de bâtir une société forte.
‹‹Les médias doivent faire de l’avenir de la famille leur mission. À travers les médias, on doit cultiver les liens familiaux, notamment l’amour, le partage, la communion et autres », a-t-il conclu.
Ce troisième symposium de la famille se tient du 15 au 19 avril , en marge de la célébration du 40ème anniversaire de la Communauté famille chrétienne. Il est prévu des interventions et des ateliers au cours de ces assises.
Jordache DIALA
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