La culture, arts et patrimoines ne figurent pas dans la liste des portefeuilles ministériels institués par le nouveau gouverneur de la Ville province de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, a-t-on constaté.
Évidemment, il n’y a pas un poste du ministre de la culture et des arts parmi les dix ministères qui constituent l’équipe gouvernementale de Kinshasa publiée hier mercredi 31 juillet 2024.
« Nous sommes surpris de constater que le secteur de la culture n’a été pas pris en compte dans le tout premier gouvernement provincial du nouveau gouverneur. Or, tous ses prédécesseurs avaient réservé une place de choix à la culture. A l’ère de l’industrie culturelle créative, cette radiation est une omission grave de la part de Bumba. Son acte montre que le chef de l’exécutif urbain n’envisage aucune politique culturelle pour la métropole », s’exclame l une structure culturelle basée à Kinshasa.
Pour l’Association, la culture est un domaine important qui est au cœur de la raison de vivre de la population Kinoise qui respire et adore l’art dans toute sa diversité. On reconnaît un kinois par sa culture à travers les arts de scène tels que la musique, l’humour, la comédie, le théâtre, la danse…
« C’est inacceptable d’ignorer la culture qui fait l’identité de notre capitale congolaise. L’absence du ministère la culture et des arts n’honore pas le travail bien accompli réalisé par nos artistes kinois (musiciens, plasticiens, comédiens, danseurs, sculpteurs…) qui défendent valablement le Congo-RDC à travers leurs créations magnifiques et exceptionnelles sur la scène internationale », a estimé le Secrétaire général du Collectif des Artistes des Culturels.
Et de poursuivre : « N’est pas consacré un ministère à la culture dans son gouvernement est aussi une manière de cracher sur les tombes de Lufwa André, concepteur de statut de la Foire internationale Kinshasa (FIKIN), du Maître Liyolo Alfred, créateur du statut référence de la ‘‘Place Victoire’’ à Kinshasa. Kinshasa sans un ministère de la culture c’est ignoré également les pères géniteurs et premiers héros de la Rumba congolaise comme Lucie Eyenga, Mpolo Love, Abeti Masikini, Kabasele Jeff, Franco Luambo, Tabu Ley, Lutumba Simaro et tant d’autres stars natives de Kinshasa ».
Les artistes oubliés dans une ville créative !
Parlant de l’actualité, le responsable de cette association a fait savoir que seules les activités culturelles parviennent à réunir sans couleur ou tendance politique la population de 24 communes dans un stade à Kinshasa. Or avec l’engouement et l’attraction autour de la musique, la ville ne pouvait pas manquer un ministère sectoriel pour réglementer l’organisation des concerts de musique aux stades pour éviter prochainement des morts comme cela a été le cas le 27 juillet 2024 au stade des Martyrs de la Pentecôte.
Au 21ème, l’Industrie culturelle créative soutient que l’art ne doit plus être considéré comme un élément de divertissement mais il peut aussi offrir des opportunités économiques pour renforcer le trésor public.
C’est dans ce contexte que Kinshasa a été reconnue une ville créative de l’UNESCO dans le domaine de la musique en 2016 et a été admise officiellement au Réseau des villes créatives du monde dans le domaine de la musique. Et, en décembre 2021, la Rumba congolaise, l’un des genres les plus influents de la musique et de la danse africaines, façonnée à Kinshasa a été inscrite au patrimoine immatériel culturel de l’humanité.
Cette consécration ne peut pas être seulement un apanage du ministère national de la culture mais aussi de la province qui est très proche des réalités qui bloquent le développement du secteur culturel en RDC. Donc il est important que le gouverneur de Kinshasa puisse le comprendre et revienne à la raison.
Qui dit mieux ?
JP MFUMU