Le Tribunal militaire garnison de Kinshasa/Gombe a débuté le lundi 1er juillet dernier pour l’instruction de cette affaire du coup d’état manqué et de l’attaque qui visait le palais présidentiel, la Primature et la résidence de Vital Kamerhe, proche allié du Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi.
Une liste comportant 53 prévenus a été rendue publique par la Cour dont six étrangers figurent parmi eux. Il s’agit de trois Américains nés aux États-Unis, à savoir : Marcel Malanga (22 ans), Tyler Thompson (22 ans) et Benjamin Zalman-Polun (36 ans), ainsi qu’un Belge, un Britannique et un Canadien, tous trois Congolais naturalisés. Ces prévenus ont été interrogés par la juridiction militaire notamment sur leurs implications dans les infractions poursuivies, au cours de l’audience foraine tenue à la prison militaire de Ndolo.
Par ailleurs, certains noms des analystes et opposants politiques ainsi que des acteurs de la société civile congolais ont été soupçonnés d’être impliqués dans ce dossier de coup d’État manqué en RDC.
Selon les sources militaires, il s’agit de : Franck Diongo (opposant politique), Gérard Mukoko (opposant), Crispin Ndofusu (PPRD), Eulalie Nzakila (analyse), Richi Kamba (analyste), Jean-Jacques Wondo (FCC), Steve Mwabi, (député provincial honoraire/ PPRD) et Bituta Jean-Pierre (FCC)
Toutes ces personnes sont recherchées par les services de la police et la justice militaire. Elles ont été accusées d’avoir participé directement ou indirectement à cette tentative de putsch. Certains ont été déjà arrêtés et d’autres sont portés disparus. « Ces complices doivent également répondre de plusieurs chefs d’accusation, dont beaucoup sont passibles de la peine de mort, tentative d’assassinat, terrorismes et association de malfaiteurs », a souligné un juge du Tribunal militaire de garnison.
La publication de cette liste n’a pas laissé indifférent les organisations membres de la société civile qui continuent à recevoir plusieurs plaintes des familles de personnes citées à Kinshasa. Les structures de défense de droit de l’homme révèlent que les femmes et enfants font désormais l’objet des menaces alors que la loi du pays stipule que l’infraction individuelle. «Jusque-là personne ne sait la vérité de cette affaire de coup d’État manqué. Il revient à la justice de faire son travail. Pourquoi certains membres des familles de personnes recherchées sont ciblés et devenus victimes. Ils reçoivent à chaque fois des appels de menaces de la part de personnes anonymes. Leurs femmes et enfants sont non seulement traumatisés mais ils vivent désormais dans la peur», ont dénoncé les ONG nationales.
La société civile appelle de la RDC compte sur une justice équitable et appelle à la police de cesser de traquer les familles des complices citées parce l’infraction est individuelle.
INDOMBI Joël