André TETU BAYA est un producteur -manager attitré de la musique congolaise en France depuis plusieurs années. Il dirige avec brio son label ‘‘Air Monde Culture’’, une entreprise de production, promotion et management des œuvres musicales basée à Toulouse. Il excelle aussi dans l’encadrement des artistes et la gestion événementielle en Europe. L’homme a collaboré et soutenu beaucoup d’artistes parmi les poids lourds de la Rumba. Notamment : le Grand Nindja Madilu Système, le Cantador Niboma, la chanteuse Faya Tess et tant d’autres célèbres musiciens évoluant dans le vieux continent. Chacun a bénéficié de son conseil et surtout son expertise dans le domaine des arts.
Entant qu’opérateur culturel avéré ayant bien la maîtrise du rouage du secteur de la musique en Afrique, André TETU n’est pas resté indifférent par rapport à l’inscription effective de la Rumba congolaise dans les patrimoines culturels immatériels de l’humanité.
Premièrement, le président du label ‘‘Air Monde Culture’’ a manifesté sa gratitude à l’UNESCO pour avoir reconnu les valeurs substantielles et historiques de la Rumba et son apport redoutable dans l’histoire de l’Afrique noire.
Au-delà de la fierté !
Pour lui, l’inscription de la Rumba au patrimoine immatériel de l’UNESCO procure un sentiment de fierté aux deux Congo ainsi qu’à toute l’Afrique. Donc, c’est l’intérêt de tous.
« Il faut noter que nos artistes si autrefois ils étaient ambassadeurs de notre pays partout où ils allaient pour leur prestation, aujourd’hui ils deviennent des ambassadeurs de L’UNESCO en quelque sorte. Ils doivent défendre cette cause avec respect et dignité », a souligné André TETU.
Cependant, il estime que cette inscription de la Rumba au patrimoine de l’humanité confère aux Congolais de deux rives le devoir de sauvegarder ce patrimoine. « Cela doit se faire dans le respect le plus exemplaire car c’est le monde entier qui va nous observer. Tel est le secret », a-t-il déclaré.
Le patron de la maison ‘‘Air Monde Culture’’ souligne que cette fière chandelle doit absolument revenir aux pionniers de cette musique.
«En revanche, nous devons une reconnaissance aux précurseurs et pionniers de notre Rumba. Donc, c’est vraiment l’occasion de rendre hommage aux pères géniteurs des grands courants de la Rumba, à tous les artistes congolais qui ont eu à faire flotter le drapeau du Congo dans certaines occasions et parfois avec leurs propres efforts», a souligné André TETU.
Respect aux pionniers de la Rumba !
Au-delà du respect qu’on doit aux mémoires des pères géniteurs, il invite aussi au respect entre les opérateurs culturels, respect entre les artistes. Et, cela sous un encadrement d’une politique culturelle appropriée et adaptée à cette nouvelle charge.
André TETU estime que cette reconnaissance de la Rumba est une charge énorme pour les dirigeants et les acteurs du secteur. « La charge ne revient plus à l’UNESCO mais aux Congolais de veiller à la sauvegarder », a-t-il précisé.
D’où il est impérieux de s’organiser et de poser encore des bases solides pour donner plus de quintessence et surtout pérenniser cette musique qui fait la fierté de deux Congo.
«Une des premières missions est de conscientiser d’avantage les jeunes au respect des codes de la Rumba qui est à la fois une philosophie, un état d’esprit, un art et une identité. La jeunesse est l’avenir du demain. C’est elle qui va la perpétuer. Car si on ne fait pas attention au bout de deux ou trois générations ce patrimoine s’envolera comme de la fumée », a-t-il martelé.
Toutefois, le Président d’Air Monde Culture regrette que la jeunesse congolaise s’intéresse de moins en moins aux vraies valeurs de la Rumba. Certains pensent, ajoute-t-il, même que c’est grâce à eux que la Rumba est devenue ce qu’elle est.
«Notre communauté a tellement de problèmes d’égocentrisme et de manque de respect. Notre communauté se nourrit de scandale et de polémique contrairement à la Rumba cubaine et de Flamenco par exemple. Il n’y a pas une politique appropriée qui fait que la jeunesse se désolidarise des valeurs intrinsèques de notre Rumba et j’ai du mal à comprendre de quelle manière elle va demain perpétuer ce patrimoine sans un encadrement adéquat » a déploré André TETU.
Conservons la Rumba avec la jeunesse !
Ainsi, il appelle même les pays à mettre en place une politique commune sur le plan scientifique, technique et culturelle pour assurer et garantir un avenir radieux à la Rumba qui est devenue aujourd’hui un trésor pour toute l’humanité.
De ce fait, le Président du label Air Monde Culture préconise la mise en place d’un programme d’enseignement afin de permettre aux enfants à l’école dès le bas âges d’apprendre les valeurs de la Rumba dans sa dimension ancestrale, de connaître les pionniers et précurseurs de la Rumba moderne, ses vétérans et les artistes qui se battent tous les jours à véhiculer cet art à travers le monde. Ce programme, insiste-t-il, doit être appliqué sans falsifier l’histoire au profit de tel ou tel, ou au détriment de qui que ce soit.
Selon lui, l’inscription de la Rumba à l’UNESCO signifie aussi que désormais cette musique n’appartient plus au Congo Kinshasa, ni à son voisin direct.
« La Rumba appartient au monde entier, mais c’est à nous que revient la charge de ne pas la dénaturer complètement quand bien même elle pourra changer de forme au fil des générations. Tout cela doit se faire dans le respect comme j’ai dit ci haut. Ce socle, dans toutes ces dimensions c’est ce qui a plu au monde », a indiqué l’opérateur culturel congolais.
Hommage spécial à Faya Tess
Pour conclure, André TETU a fait un clin d’œil spécial à la chanteuse et Ambassadrice universelle de la Rumba, Faya Tess qui a, à travers son projet « Au temps des Classiques « , rendu, hommage aux pères géniteurs et vétérans de la Rumba de deux Congo.
Il faut rappeler que la cantatrice de la Rumba a commencé ce projet depuis 2014. Il continue son bonhomme de chemin et bientôt va totaliser 12 volumes. La mission du projet «Au temps des classiques » a consisté à montrer aux mélomanes d’où on vient, où on est et où on va. Avec sa voix subliminale, Faya Tess rappelle au public certains grands auteurs- compositeurs de la Rumba qu’on avait complètement oubliés. «Un projet visionnaire qui l’honore quand je vois le résultat», exalte son manager.
Signalons en passant que ce beau projet a vu le jour grâce au soutien indéfectible de Maître Alexis Vincent Gomes, l’excellence monsieur Hugues Nguelondele. Artistiquement, il a bénéficié d’un encadrement musclé de l’artiste Kanta Nyboma, un des génies et vétérans de la musique Congolaise. Sans oublier, l’infatigable Caien Madoka, un guitariste hors pair et tous les artistes qui ont accompagné la Diva Faya Tess dans sa réalisation.
Qui dit mieux ?
Jordache Diala
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