Le 14 décembre 2021 à Paris, l’UNESCO a officiellement accepté l’inscription de la Rumba congolaise dans le patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette reconnaissance constitue un signal fort pour les deux Congo qui ont travaillé bec et ongle dans la droite ligne de promouvoir leur identité culturelle à travers cette musique au niveau mondial.
« La Rumba congolaise mérite d’être fêtée avec pompe et fracas », dixit le professeur André Loka Lye Mudaba, Directeur général de l’Institut National des Arts (INA). A cet effet, une grande fête a été organisée à Kinshasa en hommage à la Rumba congolaise et à ses pères géniteurs afin de célébrer avec faste cette richesse culturelle.
Pendant trois jours soit du 22 au 24 décembre, le Palais du peuple a abrité les festivités marquant la reconnaissance de la Rumba par la communauté internationale. La programmation des activités a été effectuée par le Congo Brazzaville et la RDC, les deux pays qui ont porté la candidature de l’inscription de la Rumba à l’UNESCO. L’activité a été auréolée sous la supervision des organisateurs de ‘‘Rumba parade’’ et du Festival international de la Rumba et de l’Elégance (FIRE) avec l’appui des plusieurs partenaires nationaux et internationaux.
Au total, 17 orchestres et quelques figures emblématiques de la Rumba ont défilé sur le podium de la salle des spectacles du Palais du peuple. Il s’agit de Fanfare la confiance, Voix Africa, R.Liziba, Viva La Musica, Zaiko Langa-Langa, Les Bantous de la Capitale, Le Karmapa, Héritier Watanabe, Ballet Nsango Mbonda, Iyenga, Manda chante, Ibrator…
La sélection des artistes a été en tenant compte de l’ancienne et nouvelle génération des pratiquants de cette musique léguée par les ancêtres. L’ambiance a été partagée.
Il faut souligner que l’inscription de la Rumba congolaise comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité est une grande fierté pour la population du Congo-Kinshasa et du Congo-Brazzaville. L’histoire de la Rumba est, à la fois, une odyssée et une épopée. Une odyssée parce qu’elle fait partie des soutes des bateaux de négriers transatlantiques à partir du 15ème siècle. Sous-forme de codes scandés clandestinement à partir des rythmes nostalgiques des terroirs abandonnés, la Rumba est arrivée en Amérique centrale et au Cuba, sous des formes fragmentées et encore informes.
Avec les interférences des autres rythmes amérindiens et européennes, notamment espagnols, la Rumba s’est structurée. Puis au début du 20ème siècle, en pleine période coloniale, elle est revenue en Afrique, avec les commerçants grecs, Israélites ou portugais, sous forme métissée, afro-cubaine principalement. C’est en pleine période coloniale que les congolais ont apprivoisé la Rumba congolaise en la faisant un patrimoine particulier. Sous des tonalités les plus variées, la Rumba congolaise est devenue une sorte de seconde nature, de passion de vivre, une forme à la fois de résistance, de résilience et d’existence, toutes générations confondues.
Promouvoir, préserver et sauvegarder la Rumba
Pour Brain Tshibanda, Directeur artistique de la délégation Wallonie Bruxelles, la Rumba n’est pas seulement une fête qu’on doit célébrer, il faut penser à la promotion, à la préservation et à la sauvegarde de ce patrimoine. «L’INA est déjà en avance avec la stratégie de la sauvegarde et de la promotion. Cela se justifie par la mise en place du Festival Rumba Parade. A côté, il y a un autre festival dénommé FIRE qui a été mis en place par l’agence Optimum », a-t-il soutenu.
Cependant, Brain Tshibanda estime que la sauvegarde de la Rumba signifie aussi promouvoir l’Institut Nationale des Arts et du Spectacle (INAS). « Nous allons tirer des jeunes musiciens en herbe que nous allons commencer à former dans l’espoir de répondre à cette stratégie de sauvegarde», a indiqué le Directeur artistique du CWB.
Princesse Iso Bomba