Les services de sécurité ont lancé des avis de recherche contre les journalistes ainsi que des vendeurs à la sauvette des journaux à Kinshasa. Cette méthode anti démocratique et contre la liberté de la presse fait couler beaucoup d’encres et de salives dans la corporation journalistique en République Démocratique du Congo.
Selon les sources concordantes, le Directeur de publication du quotidien Le Potentiel, Freddy Mulumba, son rédacteur en chef Fiston Kuendela ainsi que deux agents chargés de distribution du journal, Papitsho Mbenza et Paul Landu, figurent sur ce document daté du 27 octobre dernier et signé le Commissariat Provincial de la Police Nationale Congolaise (PNC) ville de Kinshasa. La journaliste Nicole Lidimbo du quotidien La Prospérité ainsi Paul Landu, John Lungila, Christian Butshila de l’hebdomadaire ‘‘Africanews’’ et autres chevaliers de la plume sont également dans le collimateur de la Police.
Des journalistes portés-disparus
Selon le Commissariat provincial de la police, ces journalistes sont poursuivis pour propagation de faux bruits et manipulation des contenus pour exciter l’opinion publique au soulèvement.
Dans un communiqué, l’Ong de défense des droits et liberté de la presse en RDC, ‘‘Journaliste en Danger’’ a contredit la démarche de la police qui constitue une entrave à la liberté de la presse.
« Des professionnels de médias sont agressés et arrêtés pays. Il y a des journalistes qui vivent dans la clandestinité par peur d’être arrêtés ou tués. D’autres sont déjà détenus dans des cachots inconnus de l’ANR », confirme le communiqué de JED.
Et d’ajouter : « Tous, nous savons que ces avis de recherche constituent une stratégie pour faire taire les professionnels de média pendant cette période cruciale où les congolais ont besoin d’élections libres, démocratiques et transparentes. Les journalistes doivent aussi exercer leur travail librement, en respectant l’éthique et la déontologie du métier. La place du journaliste n’est pas à la prison ».
L’Articles 64 de la Constitution dérange le pouvoir !
Rappelons que les agents de renseignement ont fait irruption au siège du journal ‘‘Le potentiel’’ le 10 septembre dernier lorsqu’ils ont été appréhendés et conduits le Directeur de publication et autres membres de la rédaction sur instruction des autorités du régime.
« Nos enquêtes confirment que cette arrestation est intervenue à la veille d’une publication, faisant appel au respect de l’article 64 de la Constitution de la République. Le même sujet d’information a été développé chez nos confrères du journal Africanews », renseigne le communiqué de JED qui exige la « libération immédiate » des journalistes.
«Nous ne pouvons pas tolérer des arrestations arbitraires des professionnels de médias. Jusqu’à preuve du contraire, certains collègues sont même introuvables. Nous sommes très inquiétés comme leurs familles aussi. Il revient à la police de nous dire où sont les journalistes arrêtés et non de les chercher comme des criminels. Pas question de faire la mascarade », a dénoncé Tshivis Tshivuadi, Secrétaire Général de JED.
Dans une publication parue au début du mois de septembre, le journal a fait allusion à cet Article de la Constitution qui constitue un remède choc si l’on veut éviter à la nation une implosion dont personne ne serait en mesure d’en contrôler les conséquences.
il faut noter que cette disposition constitutionnelle demande à la population de faire obstruction à toute tentative de confisquer le pouvoir par la force. Mais selon Joseph Kokonyangi, un des caciques de la Majorité au pouvoir, c’est une mauvaise lecture de l’article 64.
Danny Nguuba