L’intelligence artificielle (IA) est un outil important de la nouvelle technologie qui fait bouger le monde numérique par rapport aux enjeux de l’heure. Les avantages et désavantages de l’IA dans la création des mélodies et notes musicales ainsi que dans la gestion des droits d’auteur ont été évoqués par Didi Kembwarss, artiste – expert culturel de la République Démocratique du Congo (RDC) résidant en France lors d’une interview accordée à votre média web.

« L’intelligence artificielle est une valeur augmentée dans les domaines d’innovation numérique qui peut générer des nouvelles mélodies, harmonies et arrangements musicaux à l’avantage de l’artiste. L’IA offre des outils aux musiciens pour explorer des idées créatives, qu’ils n’auraient peut-être pas envisagées», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Grâce à l’analyse des préférences des auditeurs, l’intelligence artificielle peut créer des morceaux qui correspondent aux goûts des auditeurs ciblés. L’IA peut analyser de grandes quantités des données pour identifier les tendances musicales, aidant ainsi les artistes et producteurs à rester connectés sur ce qui est populaire et qui marche.
Conséquences et désavantages de l’IA
Pour cet expert culturel, on ne peut pas mettre en exergue les avantages que procure l’IA, sans évoquer ses désavantages dans le travail artistique.
« Un travail réalisé sur base de l’intelligence artificielle manque d’authenticité et d’émotion. Vous pouvez y retrouver un risque d’uniformité musicale, si pas de tomber dans un plagiat involontaire. Cet outil numérique permet même aux personnes sans formation musicale de faire de la musique », a fustigé l’expert culturel.
Et de renchérir : « Une pratique continue de l’IA peut amener certains artistes à négliger le développement de leurs propres compétences musicales et créatives. L’effet de trop recourir à l’IA risque de limiter l’inspiration naturelle de l’artiste ».
L’originalité des œuvres pose problème dans l’IA
Selon Didi Kembwarss, l’artiste est un petit dieu qui appelle à l’existence quelque chose qui n’existait pas avant. Car, la loi de la création exige une originalité dans toute œuvre.
« Une œuvre est une expression artistique d’un créateur à travers laquelle il transmet quelque chose (message) de nouveau dans la société. Le vrai talent ne s’exprime pas dans l’IA. D’ailleurs, c’est ainsi qu’on va comprendre qui est réellement musicien et qui ne l’est pas. Cette question se posera toujours ».
Étant membre de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) en France, l’artiste Kembwarss a soulevé également la concomitance de l’IA dans la gestion des droits d’auteur sur le plan musical.
Quid l’IA dans la gestion des droits d’auteur ?
« La question des droits d’auteur intervient lorsqu’une IA crée une œuvre qui s’inspire fortement d’une œuvre existante déjà protégée. Cela peut causer de sérieux problèmes de droits. Déjà, la Sacem en a fait un dossier lors du Forum qui vient de se tenir à Paris », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « les artistes et les détenteurs des droits pourraient se trouver dans une situation où leur travail est utilisé sans autorisation. Car, l’IA peut entraver les droits d’auteur, en soulevant des questions complexes sur la propriété, l’utilisation et la protection des œuvres ».
Pour l’expert culturel, la rapidité avec laquelle la technologie évolue, requiert une réflexion approfondie et des ajustements législatifs pour garantir la protection numérique des œuvres de l’esprit.
« Que ce soit en France ou aux Etats-Unis, il faut dire qu’à l’heure actuelle, la législation sur les droits d’auteur, ne prévoit pas que les œuvres générées par des machines, puissent être protégées de la même manière que celles créées par des humains », a-t-il indiqué.
Et de conclure : « Il est donc important que les droits des créateurs soient protégés face à l’IA, tout en permettant l’innovation ».
Jordache Diala
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