Les avocats du barreau du Kasaï Central sont descendus, jeudi 21 octobre 2021, dans la rue pour exiger la libération sans condition de leur confère en détention depuis un mois, inculpé comme renseignant dans le dossier de l’exécution des experts de l’ONU Zaida Catalan et Michael Sharp, tués le 11 mars 2017.
Dans un mémorandum adressé au président de la République, l’Ordre des avocats du barreau du Kasaï Central exige la main levée immédiate de la détention qu’il considère « illégale », dont est victime leur confrère Me Prospère Kamalu par l’Auditorat militaire supérieur de l’ex-Kasaï Occidental.
« L’article 187 de la loi N°023-2002 portant Code judiciaire militaire stipule que le magistrat instructeur militaire interroge immédiatement l’inculpé qui fait l’objet de mandat de comparution ou d’amener. Dans le cadre du confrère Prospère Kamalu, aucun mandat ne lui a été décerné. Par contre, il s’est présenté volontairement devant le magistrat militaire instructeur aux fins de donner sa version des faits ».
Bien plus, l’alinéa 2 de cet article ajoute que « toutefois, si l’inculpé ne peut être entendu dans l’immédiat, il est conduit dans la maison d’arrêt où il ne peut être gardé au-delà de 48 heures », évoquent ces avocats.
Par ailleurs, les professionnels du droit énumèrent « plusieurs irrégularités dans la détention de l’un des leurs, notamment :
– la verbalisation de leur confrère par des individus étrangers à la justice congolaise et sans qualité par vidéo conférence de 15h à 21h;
– la détention d’un renseignant en violation du Code judiciaire militaire qui ne prévoit pas pareille hypothèse;
– le défaut d’audition préalable de leur confrère par le magistrat instructeur militaire;
-les tortures morales que l’auditeur militaire supérieur lui fait subir en le déplaçant des lieux de détention à tout moment, même à des heures tardives alors qu’il est asthmatique;
– des visites nocturnes de Me Prospère Kamalu en l’absence de ses conseils dans les lieux de sa détention pour le soudoyer et lintimidet;
-la détention arbitraire dont la façon d’agir qui s’avère constitutive d’infraction d’arrestation par un magistrat qui n’a visé que l’humiliation de l’avocat en toge noire » , peut-on lire dans ce mémorandum.
En définitive, « le barreau du Kasaï Central exige la mise en accusation du magistrat auteur de cette attestation arbitraire et de cette détention illégale », conclut ce document qui porte la signature de Me Christophe Kawaya, Bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau du Kasaï Central.
Me Prospère Kamalu a été cité un autre renseignant comme celui qui détenait la vidéo de l’exécution des experts de l’ONU, Zaida Catalan et Michael Sharp.
Gentil Kabamba Mukendi