La Problématique de l’économie de la culture en République Démocratique du Congo reste une question fondamentale qui préoccupe au plus haut point les acteurs et professionnels du secteur culturel et artistique.
Lydie OKOSA, formatrice et styliste–modéliste professionnelle réputée à Kinshasa grâce à sa marque vestimentaire ‘‘LOK STYLE’’, n’est pas restée indifférente sur ce sujet pertinent qui nécessite une table ronde entre les décideurs politiques, les acteurs et opérateurs culturels congolais.
Mme Lydie OKOSA qui soutient la mise en place d’une politique culturelle adaptée aux contextes congolais, a réagi par rapport à une publication postée dans les réseaux sociaux par un journaliste-influenceur sur la prise en charge médicale par la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi (FDNT), de l’artiste comédien congolais Yandi MOSI, terrassé par la maladie depuis plusieurs semaines.
Premièrement, elle a salué l’intervention de la Première Dame de la République qui est venue au chevet de cette célébrité du monde artistique congolais.
Par contre, la patronne de ‘‘LOK STYLE’’ estime que la FDNT ne viendra pas toujours à la rescousse des artistes. Etant artiste professionnelle et opératrice culturelle, elle dénonce que les créateurs congolais soient abandonnés par l’Etat et deviennent des laissés-pour-compte alors que leurs œuvres artistiques génèrent des millions de dollars en terme des droits d’auteurs qui sont censées être protégées et gérées par l’Etat.
Réfléchissant à haute voix, la styliste Lydie OKOSA juge aberrant que les artistes continuent à quémander auprès des tierces personnes pour subvenir à leurs besoins au quotidien.
Pour la patronne de ‘‘LOK STYLE’’, la mise en place d’une bonne politique culturelle constitue l’une des solutions majeures à cette situation précaire des artistes. Une loi sur les principes fondamentaux de la culture va réglementer le secteur et permettre au pays d’organiser l’économie de la culture aux profits des créateurs des œuvres de l’esprit et tout ce qui les entourent.
«Cette politique culturelle éviterait que les créateurs soient perçus comme des mendiants. Hormis la prise en charge de leur santé physique, ils sont soumis à des obligations financières en tant que parents, époux, beaux-fils, tontons, frères, chrétiens, etc. La Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi (FDNT) ne pourra pas être en mesure à elle seule, de financer cette liste d’obligations pour tous les artistes comédiens. Et n’oublions pas qu’à côté des artistes comédiens, il y’a aussi les musiciens, les plasticiens, créateurs de mode qui ne sont pas épargnés par cette conjoncture économique », a renchéri Mme Lydie OKOSA.
Toutefois, la styliste souligne que le geste de la FDNT est louable mais son action devrait être renforcée par une bonne politique culturelle qui mettra en évidence une industrie culturelle créative bien encadrée et susceptible de donner un sens à la perception des droits d’auteur congolais. D’autant plus que leurs œuvres sont consommées en RDC et au-delà de nos frontières. « La diversification de l’économie de la RDC passe par une prise de conscience de la valeur économique des productions ou œuvres artistiques. Ainsi le Congo sera très fort», a-t-elle plaidé.
Jordache Diala
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