Avec sa Directrice Générale Barbara Kanam, en tête de l’initiative, les femmes du Fonds de Promotion Culturelle (FPC), ont organisé une messe en mémoire des femmes victimes de l’insécurité dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, ce vendredi 8 mars 2024, à la paroisse Fatima, à Gombe à Kinshasa, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des Droits de la femme. Une ambiance responsable a caractérisé cette rencontre qui a connu la participation des artistes et culturelles femmes venues de tous les horizons.
Pour une première dans l’histoire du FPC, les professionnelles des arts et de la culture se sont réunies et ont eu une pensée pieuse aux compatriotes féminins. Elles ont été sensibilisées par rapport aux enjeux de l’heure. Entre femmes, les échanges ont été fructueux et chaleureux au cours de cette journée qui était à la fois féérique et mémorable.
« Les femmes évoluant dans le secteur des arts et de la culture se lèvent en ce jour du 8 mars dédié à la gente féminine pour exprimer leur désolation contre la situation qui prévaut dans l’Est de notre pays où les femmes sont victimes de l’agression rwandaise», a déclaré Barbara Kanam.
Et d’ajouter : « C’est depuis 1994, à la suite d’un fait qui relève indéniablement de notre hospitalité que la RDC est victime d’une série de drames dont les conséquences sont inimaginables et insoutenables, aux nombres desquelles nous comptons plus de 12 millions de morts. Des femmes violées, éventrées, enterrées vivantes ; des bébés tués au mortier, des scènes d’une monstruosité qui ne sauraient laisser indifférente les consciences humaines saines. Sans oublier près de 6 millions de déplacés. Nos cœurs saignent ! ».
Le FPC exprime sa solidarité avec les victimes de l’Est
Pour elle, cette messe s’inscrit dans un élan de solidarité pour compatir et dire à toutes ces victimes qu’elles ne sont pas seules et ne seront jamais seules, car les femmes de la culture ont résolu de parler et de ne pas se taire et ce, à n’importe quel prix.
« Nous tenons à témoigner notre soutien indéfectible au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi pour son engagement ferme à ramener la paix dans la partie orientale de notre pays », a soutenu la Directrice générale du FPC qui est aussi chanteuse.
Et de poursuivre : « Notre pensée à ce jour est aussi à l’égard de la distinguée première dame, pour toutes les initiatives positives en faveur de ces femmes meurtries ».
Mme Kanam a estimé que cette situation dramatique dans l’Est frise la complicité pour s’accaparer des richesses du pays.
« Au-delà du pillage des ressources naturelles de notre cher et beau pays, c’est de notre identité dont il est question. C’est de notre culture qu’il s’agit. L’ennemi a voulu créer la résignation en nous, en choquant nos consciences avec des actes ignobles à l’égard de la femme. Il s’est attaqué à notre âme, à notre culture qui est le socle de notre nation » s’insurge-t-elle.
Et de renchérir : « Malgré que l’ennemie croit avoir tout pris de nous, il ne nous prendra pas notre patrimoine, notre identité. La culture est une arme efficace pour garantir notre unité, notre souveraineté et notre dignité.
Pour la Diva Kanam, cette barbarie meurtrière a touché la chair mais elle n’a pas ébranlé l’âme congolaise. « A cause de l’insécurité à l’Est, la culture congolaise a subi de lourdes pertes, rendant ainsi la RDC orpheline de ses éminentes ambassadrices culturelles.
« Le moment est venu de se transformer pour défendre notre chère nation chacun dans sa discipline. Soyons actrices et portons cette noble cause, celle de la promotion de notre culture dans sa grande diversité et celle de la cohésion nationale », a souligné la patronne du FPC.
La RDC pleure ses ambassadrices culturelles de l’Est
Face à cette tragédie qui a emporté de nombreuses ambassadrices de la culture, Barbara Kanam a exhorté les femmes culturelles et celles des autres secteurs à mettre de côté leurs clivages notamment, artistique, politique, religieux et sociologique.
« Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble demeure la clé de la réussite. Le chef de l’Etat Félix Tshisekedi y croit, moi aussi j’y crois et le sais que vous y croyez également», a-t-elle martélé
« Après toutes sortes d’humiliation, l’heure est à la résilience, au relèvement de nos fronts longtemps courbés pour que le monde entier sente que les femmes artistes et culturelles sont fortes et engagées », a conclu Barbara Kanam.
Très pertinent, le message de la DG du FPC a été bien capté et a permis aux femmes artistes et entrepreneuses culturelles de prendre conscience et discerner la gravité de la situation d’insécurité dont la femme est victime dans l’Est du pays.
« Des initiatives pareilles doivent être multipliées partout dans d’autres provinces pour montrer au monde que les femmes artistes sont aussi offusquées de la situation des femmes de l’Est», a soutenu la comédienne Jolie Kalunga.
Et : « Nous félicitons Mme la DG du FPC, Barbara Kanam qui, par son discours, nous a réarmé la morale et a rappelé à chacune de nous le rôle qu’il faudra jouer face à ces atrocités, à travers nos créations artistiques. Quand la femme se lève, toute la nation bouge. Nous sommes maintenant débout. Trop c’est trop »
Jordache DIALA
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