Kinshasa, le 8 avril 2025 – Les consultations nationales viennent de s’achever, mais les avertissements s’intensifient. Ce lundi 7 avril, Jerry Lubala, président du parti d’opposition républicaine « Nkita », a rencontré le Professeur Désiré-Cashmir Eberande Kolongele, conseiller spécial du Président Tshisekedi en charge de la sécurité, pour tirer la sonnette d’alarme. Selon lui, le Congo est en train de glisser dangereusement vers un effondrement, un scénario qui menace de plonger la nation entière dans le chaos.
À l’issue de cette rencontre, Jerry Lubala n’a pas mâché ses mots devant la presse. Il a dénoncé l’effritement des quatre piliers fondamentaux d’un État : l’armée, la police, la justice, et plus préoccupant encore, l’administration publique. Pour lui, il ne s’agit pas d’un simple dysfonctionnement, mais bien d’un effondrement structurel :
> « Les éléments sur l’État n’existent plus. Nous avons des poches de nos droits partout au Congo. La refondation de l’État ne peut plus attendre ; c’est le point de départ. »
Jerry Lubala se positionne en tant que médiateur entre la société civile, l’opposition radicale et le pouvoir en place. Il affirme que son rôle n’est pas de jeter des pierres, mais de proposer des solutions concrètes. Lors de son échange avec le conseiller spécial, il a présenté l’expertise de son parti « Nkita » et plaidé pour une refondation urgente des institutions étatiques.
> « Nous avons signalé l’incendie, pas pour détruire, mais pour sauver ce qui peut encore l’être. »
Le président du parti « Nkita » a dressé un tableau sombre des conditions de vie des Congolais, qui réclament des services de base tels que l’eau, l’électricité, la santé et les infrastructures routières. Selon lui, si rien n’est fait dans les trois prochaines années, le pays risque de « disparaître », entraînant des millions de citoyens dans une tragédie collective.
Jerry Lubala n’a pas éludé les enjeux sécuritaires qui fragilisent davantage le pays. Il a évoqué les conflits tribaux transfrontaliers, le retour des réfugiés, les discours de haine, et l’activité des milices incontrôlées. Le cas des Wazalendo, ces civils patriotes armés qui épaulent les FARDC, est particulièrement inquiétant. Le leader de « Nkita » avertit :
> « Après la paix, que fait-on d’eux ? Nous risquons de voir émerger des armées, des écoles, des églises, et même des banques de rébellion. »
Dans une métaphore marquante en lingala, Jerry Lubala a comparé la présidence à la tête d’un corps humain :
> « Soki mutu nayo esali erreur, nzoto mobimba ekofuta erreur wana. » (Si la tête fait une erreur, c’est tout le corps qui en paie le prix.)
Il exhorte les acteurs politiques à lever des « options urgentes » d’ici fin avril pour éviter un effondrement généralisé. L’opposant craint que Kinshasa ne devienne une scène de théâtre pour une rébellion généralisée, avec une économie qui finirait par se liguer contre l’État.
Malgré la gravité de ses propos, Jerry Lubala croit encore en une sortie de crise. Pour lui, le Congo reste le corps de tous ses enfants, et il lance un appel poignant :
> « Le Congo, c’est nous tous. Et s’il tombe, nous tomberons avec. »
Par Didier Mbongomingi