Papa Wemba n’est pas le seul artiste musicien congolais à mourir à la date du 24 avril du calendrier grégorien. Très souvent, la République Démocratique du Congo et, en particulier les mélomanes ont tendance à oublier l’autre chanteur nommé Debaba qui n’était pas aussi moindre dans l’histoire de la Rumba. El Shabab, pour ses fanatiques, il a également contribué grâce à son talent fantastique à l’émergence de cette musique héritée des ancêtres. On se rappellera que Debaba devenu serviteur de Dieu a quitté la terre des vivants, le 24 avril 2011, à la suite d’une crise due à un Accident Vasculaire Cérébrale (AVC), à la Clinique Ngaliema, à Kinshasa. Cette année 2021, le Congo musical et l’église corps du Christ se souviennent et gardent une pensée pieuse en mémoire de l’Apôtre Dieka Mbaki Claude dit Débaba El Shabab. Ce grand chanteur et serviteur de Dieu totalise dix ans, jour pour jour, dans l’au-delà.
Il nous revient que le défunt a laissé une veuve et six enfants dont quatre résident en Europe. De son vrai nom Dieka Mbaki Claude, Debs pour les intimes, il fut un auteur- compositeur et chanteur de talent. Sa voix l’a classé parmi les meilleurs vocalistes de la 4ème génération de la musique zaïroise de l’époque.
Tout au début de sa carrière, il crée le groupe « Historia Musica » en 1980 avec Koffi Olomide et Lele Nsundi. C’est dans cet orchestre qu’il lance son premier morceau musical intitulé « Sauvetage » avant de rejoindre plus tard Papa Wemba dans Viva-la-Musica.
En 1985, il intègre le groupe Choc Stars de Ben Nyamabo où il sera auteur des tubes à succès tels que «Mokolo mosusu» ou «Terminus». Debaba a fait danser les deux rives du Congo et le monde entier. Il a, également, brillé par sa manière de danser et chanter les chansons comme «Jardin de mon cœur» avec Ben Nyamabo et Djuna Djanana ainsi que Djo Mali à la guitare.
Il avait surtout excellé dans «Mbuma Elengi», une merveilleuse composition signée Dindo Yogo. El Shabab a marqué l’histoire musicale rd-congolaise d’une empreinte indélébile, grâce à sa belle voix dans la chanson « Zicondo ». Au sommet de sa carrière, l’artiste musicien brazzavillois Rapha Bonzeki a fait appel à l’expérience de Debaba lorsqu’il a chanté « Mère Abiba» au début des années 1990.
Grand musicien aux côtés de Papa Wemba, Defao Matumuna et Carlito, Debaba a fini par abandonner la musique «profane», pour embrasser la musique religieuse. Après sa conversion, il est devenu chantre et évangéliste de Jésus-Christ. Il se lance, ainsi, dans la musique chrétienne où il a laissé des beaux cantiques qui continuent à consoler et édifier le public.
Devenu serviteur de Dieu, il était une autre personne. Evangéliste, puis Apôtre, Debaba sort son premier album en solo « Dieu reconnaît tout » à la fin des années 1990. Le succès de ce playing a permis aux mélomanes de découvrir une étoile dans le gospel congolais nommée Marie Misamu. Cette dernière va poursuivre une carrière solo, après cette rencontre réussie avec l’ex-vedette de Choc stars.
L’apôtre Debaba était un grand homme de Dieu, qui dirigeait son propre ministère à Kinshasa où il avait implanté son église, dans la commune de Barumbu. Hélas ! Après sa mort, ce ministère ne fait plus parler de lui. Il a donc disparu avec son visionnaire, suite au conflit entre les responsables de l’église et la famille biologique du défunt. Bancs, chaises, chaire, baffles, sonorisation, tapis, groupe électrogène, auraient été confisqués par les frères de l’illustre disparu. Aucun bien de l’église n’aurait été épargné. Aux dernières nouvelles, la veuve Debaba, déçue par le comportement de sa belle-famille, aurait jugé bon de se réfugier à Brazzaville. Dix ans après, renseigne-t-on, il est curieux de constater que d’aucun n’a pensé de construire une pierre tombale, pour honorer et protéger le cimetière de Debaba, alors que l’artiste a laissé des œuvres fantastiques qui continuent à peindre la société congolaise.
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Jordache Diala
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