Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a évalué à 36 milliards USD le programme de son gouvernement pour la période 2021-2023, soit 12 milliards USD par an, devant l’Assemblée nationale lundi 26 avril 2021 avant l’investiture de son équipe gouvernementale.
À cet effet, il n’a pas écarté l’option de présenter un collectif budgétaire à l’Assemblée nationale pour lui permettre de bien mener sa politique gouvernementale.
« Nous arrivons dans un contexte où nous avons le budget déjà établi et je vais même souligner avec des affectations précises. En ce qui concerne les pré-affectations dans le budget, il va falloir que nous puissions voir au niveau du budget qui a été déjà adopté et de nos priorités lesquelles peuvent être poursuivies telles qu’elles. Au cas contraire, nous aurons la possibilité de revenir vers l’autorité budgétaire, l’Assemblée nationale, nous n’hésiterons pas car notre programme du gouvernement est axé sur l’amélioration des conditions de vie de la population », a-t-il projeté.
En effet, « toutes les actions que je viens d’énumérer nécessitent des moyens et des ressources consistant à investir dans notre économie, avec comme objectif principal, la relance de l’activité économique, dans un contexte caractérisé par les effets pervers de la pandémie à COVID 19. Le coût global du Programme enrichi du Gouvernement pour la période 2021-2023 se chiffre à l’équivalent en dollars américains de 36 Milliards, soit un coût annuel moyen de 12 milliards USD en linéaire. Cependant, son financement global sur les trois ans accuse un gap de 14 milliards USD », a-t-il expliqué.
Le budget de l’exercice 2021, fixé à 6,6 milliards USD, ayant été promulgué le 31 décembre 2021, Sama Lukonde devra recourir au collectif budgétaire qu’il doit déposer au Bureau de l’Assemblée nationale dont la clôture de la session de mars, initialement prévue pour le 15 juin 2021, est reportée à une date ultérieure.
« Ce déficit résulte de la différence entre le coût total du Programme et le financement prévu de 22 Milliards USD sur cette période, tel que dégagé dans le Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT), élaboré par le comité interministériel qui réunit des experts du Budget, du Plan, des Finances et de la Banque Centrale. L’objectif poursuivi est de porter le budget annuel de l’Etat à une moyenne de 12 milliards jusqu’en 2023. Mais, pour l’exercice en cours, étant donné que son Budget déjà promulgué s’élève à 6,6 milliards USD, la réalisation des objectifs d’accroissement des recettes et les exigences liées à la cohérence et à la conformité de la Loi relative aux finances publiques conduiront à terme à l’élaboration d’une Loi de finances rectificative », a extrapolé Sama Lukonde.
Ainsi, a-t-il insisté, « le financement du gap s’opérera grâce aux mesures d’accroissement des recettes renforcées par la meilleure perspective de la conjoncture économique qui ramène la croissance à 0.8% en 2020, sur base des réalisations à fin septembre de la même année, contre des prévisions initiales à fin 2020 de -1.7 %. Cette amélioration des prévisions conjoncturelles pour 2021 est notamment liée à la hausse des prix du cuivre, de l’étain et du cobalt actuellement enregistrée sur le marché mondial ».
Le budget pour l’exercice 2021 promulgué par le président Félix Tshisekedi le 31 décembre 2020 est évalué à 14.235,2 milliards de FC, soit 6,886 milliards USD au taux budgétaire moyen de 2067 FC le dollar américain.
Le collectif budgétaire s’impose du fait des priorités, notamment, sécuritaires et sanitaires.
« Nous avons parlé des réformes. Cela va se faire dans le domaine fiscal pour aller dans le sens d’accroître le budget de l’État, c’est l’une des priorités. Nous devons nous donner les moyens de notre politique, nous ne saurons pas faire face non seulement aux questions sécuritaires mais surtout à la question sanitaire, si jamais nous n’avons pas les moyens de notre politique et donc il va falloir aller dans le sens des réformes fiscales », a-t-il expliqué.
Présenté en équilibre en recettes et en dépenses, le Budget 2021 est en accroissement de 21% par rapport au Budget rectificatif 2020 qui est chiffré à 5,7 milliards USD mais en régression de 23,2% par rapport au budget initial de l’exercice 2020 estimé 11,2 milliards USD. Il prévoit 372.276 USD pour le fonctionnement de l’Opposition politique.
En 2021, la présidence de la République va gérer un budget estimé à 318 430 627 519 FC (153,086 millions USD au taux budgétaire moyen de 2067 FC le dollar américain) contre 305 785 476 572 FC (165,110 millions USD) dans le budget 2020 initial et 299 582 887 740 FC (161,761 millions USD) dans le Budget 2020 rectifié.
Le Budget 2021 prévoit 4 542 331 248 FC (2,197 millions USD au taux budgétaire moyen de 2067 FC le dollar américain) de crédits à allouer au Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA), selon des données officielles.
Par Angelo Mobateli