Professeur émérite à l’Université de Lorraine ( Metz/ France) et, depuis samedi 21 octobre 2023 docteur Honoris Causa à l’Université de Kinshasa, Pierre Halen, figure importante dans la littérature africaine et surtout congolaise s’est entretenu avec les férus de belles lettres lundi dernier, à la Bibliothèque Wallonie Bruxelles sur la question d’une production littéraire sans réception en littératures Africaines. L’occasion faisant le larron, Pierre Halen, fin connaisseur et critique de premier rang a profité pour parler de l’évolution de la publication et la réception des œuvres littéraires congolaises sur la scène internationale.
Pour le récipiendaire, la littérature congolaise a une faible réception au niveau international depuis quelques années.
Vers les années 70 la littérature congolaise avait un bon retour au niveau international. Malheureusement la génération 70 qui était exportable n’a grosso modo pas été remplacée.
A l’en croire, cette perte de vitesse est dû au manque d’ambition internationale de la part des écrivains congolais qui ont pour la plupart la phobie d’ailleurs.« je pense que le Congo est passé par les années difficiles que l’intellectuel congolais n’a pas pu imaginer qu’il était possible de faire autre chose pour le suivi… Il est donc temps qu’il se redise comme autre fois qu’il est capable de parler pour un autre public au loin, pas pour son quartier ou collègues», a laissé entendre Pierre Halen.
Par ailleurs, le professeur émérite de l’université de Lorraine pense que malgré cette faible réception à l’international, il y a certains écrivains de la diaspora qui se sont imposés pour remettre le nom de la littérature congolaise en circulation. Il y a entre autres; In Koli Jean Bofane, Fiston Mwanza, Pie Tshibanda etc.
Réagissant à cette critique, le professeur Bertin Makolo, a fait savoir que vers les années 90 lors de la transition entre Mobutu et Mzee Kabila il y a eu peu de production. Mais, juste après la mort de Mzee Kabila, on a observé beaucoup de productions qui ne sont pas littéraires au sens strict. Ce sont les essais, qui ont rivalisé avec les livres religieux.
« Je suis arrivé à la conclusion que les intellectuels congolais avaient besoin d’une visibilité et se faire connaître, dès qu’ils ont obtenu ce qu’ils cherchaient, ils se sont tus. Ce qui justifie cette chute observé», a déclaré Bertin Makolo.
Qu’en est-il de la génération 2010-2020?
Parlant de sa génération, Richard Ali, écrivain et responsable de la Bibliothèque Wallonie Bruxelles pense que la génération 2010-2020 a fait des choses qui sont arrivées au niveau de celle 70 mais l’on ne s’en rend pas compte. Cette génération est arrivée a raflé tous les prix internationaux à savoir : grand prix littéraire d’Afrique, le prix Mark Twain, prix d’ivoire et tant bien d’autres.
«S’agissant de la pénétration au niveau international, nous avons fait plus que la génération 70», a dit Richard Ali.
Princesse Iso Bomba