Chaque année, le 26 septembre souligne la Journée Mondiale de la Contraception (JMC). C’est une occasion pour sensibiliser la population sur les différentes méthodes de régulation des naissances existantes et pour aider à faire des choix informés en matière de santé sexuelle et reproductive.
En République Démocratique du Congo, la Vice-Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Mme Véronique KILUMBA NKULU a, cette occasion, adressé un message à la population en général et aux jeunes en particulier afin de prendre des décisions éclairées jusqu’à ce que chaque grossesse dans la société soit planifiée.
Pour l’autorité sanitaire, la RDC demeure parmi les quatre nations à très forte mortalité maternelle, néonatale et infantile au monde. L’Etude de la Santé (EDS) 2013 – 2014 révèle que le ratio de la mortalité maternelle est estimé à 846 pour 100 000 naissances vivantes. Les taux de mortalité néonatale, infantile, infanto juvénile sont respectivement de 28, 58 et 104 décès pour 1000 naissances vivantes.
Le constat est que l’utilisation des services de planification familiale par les femmes en âge de procréer est encore très faible comme le montre les données évolutives de la prévalence contraceptive moderne, passé de 8% en 2013-14 à 18% en 2018. Une forte fécondité de 6,6 enfants par femme, avec des besoins non satisfaits en planification familiale élevés à 28,7% (MICS 6 2018).
Plus d’un quart de grossesses sont trop rapprochées survenant avant 24 mois. Une autre source sanitaire indique qu’une forte proportion des avortements chez les adolescentes.
Vu les taux élevés des indicateurs de la mortalité maternelle, néonatale et infantile au pays, renseigne Mme Véronique KILUMBA, le Gouvernement, à travers son Ministère de la santé, a décidé de faire de la planification familiale l’une de ses priorités nationales et ainsi assurer l’accès et l’utilisation de méthodes contraceptives modernes à au moins 2,1 millions des nouvelles utilisatrices dans son plan stratégique 2014-2020.
«La contraception, une option pour le développement» est le thème retenu cette année en RDC par le gouvernement qui est conscient et très préoccupé par cette situation.
Pour la Vice-Ministre de la Santé, cette journée est une opportunité de montrer l’importance de la contraception ainsi qu’aux multiples bénéfices qu’elle peut offrir aux femmes isolées ou en couple, aux ménages par la bonne maîtrise des problèmes de la fécondité et permettre un bon développement par l’accès aux services générateurs des richesses.
»Ayant fait de la planification familiale une priorité nationale de développement, nous nous engageons à orienter le développement de notre pays et à améliorer le bien-être de notre population par l’atteinte des ODD », a-t-elle soutenu. Et d’y ajouter : la planification familiale et la contraception apportent une contribution majeure pour améliorer la santé des mères et des enfants tout en autonomisant les femmes à participer pleinement à la productivité économique et en permettant aux familles d’investir davantage dans l’éducation de leurs enfants. Elle contribue également à réduire les niveaux élevés de croissance démographique au pays et à améliorer la capacité de son gouvernement à faire les investissements nécessaires pour améliorer la qualité du capital humain, lutter contre la pauvreté et la faim et s’adapter aux conséquences du changement climatique.
Toutefois, elle prône l’utilisation des méthodes contraceptives avec le libre choix de la personne. Car, la contraception permet aussi aux femmes porteuses des maladies chroniques (hypertension, le diabète, le VIH) à bien choisir la période à laquelle elles peuvent faire leurs enfants en toute sécurité. «La contraception doit être connue et discutée avec TOUS à cause de ses bénéfices énormes. Nos garçons, nos filles, nos mères, nos pères, nos grands-parents, personne ne devra ignorer la contraception et nous voulons à travers cette journée changer la perception qui en est faite », a insisté Mme Véronique KILUMBA.
A travers son Programme National de Santé de Reproduction, le ministère de la Santé saisit l’opportunité de la JMC pour rappeler que la RDC a souscrit aux ODD et à plusieurs autres engagements internationaux. L’idéal est qu’aucune femme ne meurt mourir en donnant la vie et qu’aucun enfant ne devrait mourir en venant au monde.
Lancée en 2007, la mission de la JMC est d’améliorer la prise de conscience de la contraception et de permettre aux jeunes de faire des choix éclairés sur leur santé sexuelle et reproductive.
JP MFUMU
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