*Rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse est l’objectif de la journée mondiale de la Presse célébrée le 3 mai chaque année sur toute la planète. L’idéal est de soutenir les médias qui sont des cibles pour la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse. En République Démocratique du Congo, la corporation journalistique et ses partenaires se sont réunis à Béatrice Hôtel, pour évaluer et décortiquer la situation de la presse après les états généraux organisés les mois derniers. A cette occasion, le Secrétaire General de L’UNPC, ZEGBIA Jasbey a prononcé un discours, au cours duquel il demande l’appui du gouvernement de la République aux médias qui ne peuvent assurer le respect total de l’État de droit que lorsqu’ils sont libres, indépendants et pluralistes.
MOT DE BIENVENUE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’UNPC A L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE,Monsieur ZEGBIA WEMBULU Jasbey
- Honorables Députés et Sénateurs ;
- Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Mission diplomatiques ;
- Excellence Monsieur le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement ;
- Monsieur le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Organisations professionnelles des Médias ;
- Chères Consœurs, chers Confrères ;
- Distingués Invités ;
Cadre fédérateur et Autorité d’Autorégulation de tous les journalistes et organisations professionnelles des médias en République Démocratique du Congo, l’Union Nationale de la Presse du Congo souhaite plein succès pour l’an 1 du Gouvernement de Warrior dont les indices ne cesse de s’améliorer dans les sondages, malgré la tempête qui secoue la planète tant sur le plan sanitaire que sécuritaire. Elle réitère ses très sincères et chaleureuses félicitations pour ce bilan élogieux.
- Excellence Monsieur le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement ;
L’UNPC exprime toute la gratitude de la profession pour les efforts que ne cesse de fournir le Gouvernement pour avoir honoré de votre présence cette cérémonie, aussi en remplacement du Premier Ministre empêché, qui donne une solennité majestueuse à la célébration de cette Journée dédiée à la liberté de la presse dans le monde.
Sa reconnaissance envers le Gouvernement est frappante lorsque, dans les priorités de son mandat, le Président de la République, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est engagé pour la « promotion de la liberté de la presse et des médias avec comme promesse ferme, d’en faire véritablement un quatrième pouvoir en RDC». Cela n’est possible que si le journaliste jouit de la liberté de la presse qui a souvent été malmenée par des arrestations, des emprisonnements, des tueries, etc.
Qu’il me soit permis de vous remercier particulièrement, Excellence Monsieur le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, pour vous être dégagé de vos lourdes charges en vue de nous faire le bénéfice de votre précieux temps, preuve de votre engagement à perpétuer la vision du Président de la République dans sa quête de la salubrité de l’espace médiatique en RDC.
*Honorables Députés et Sénateurs ;
- Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Mission diplomatiques ;
- Excellence Monsieur le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement ;
- Monsieur le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Organisations professionnelles des Médias ;
- Chères Consœurs, chers Confrères ;
- Distingués Invités ;
Ce 3 mai 2022, la Journée Mondiale de la liberté de la presse proclamée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1993 est célébrée sur toute la planète.
Son institutionnalisation répond à l’appel des journalistes africains qui, réunis à Windhoek en Namibie, en 1991, avaient fait une déclaration sur leur volonté ferme de voir, dans le monde entier, les médias être pluriels et indépendants.
Ainsi donc, une fois l’an, les journalistes font un arrêt pour célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, pour évaluer le niveau atteint par chaque pays dans la défense de l’indépendance des médias et, surtout, pour rendre hommage aux professionnels des médias qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur métier.
Tout à l’heure, le Secrétaire Général de JED va faire un état des lieux de la liberté de la presse en RDC.
En marge de cette Journée, nous avons organisé, ensemble avec les organisations des professionnels des médias, membres de l’UNPC, un forum en rapport avec le thème de cette année « Le journalisme sous l’emprise numérique » pour dégager le type de journalisme qui convient à l’ère du numérique pour que les médias deviennent réellement un quatrième pouvoir, sous divers supports.
En effet, il n’est un secret pour personne que les médias congolais sont butés à plusieurs défis pour leur développement, pour ne pas dire crûment, qu’ils sont à l’agonie.
Tous les organes de presse sont au bord de la faillite. Tous les compartiments de ce noble métier sont en déliquescence.
Les travaux des Etats Généraux de la Communication et Médias tenus du 25 au 28 janvier 2022 au Centre Catholique Nganda avec pour thème : «Les médias Congolais : quelles perspectives à l’ère du numérique face aux défis du développement durable », sous leadership du Ministère de la Communication et Médias, ont produit 80 recommandations, dont le comité de suivi a été créé et les animateurs nommés.
La majeure partie desdites recommandations est consacrée à la « Réforme du cadre légale et institutionnelle », qui vise essentiellement l’adoption de la loi 02/96 du 22 juin 1996 portant modalités de l’exercice de la liberté de la presse ainsi que l’Ordonnance-loi 81-012 du 2 avril 1981 portant statut du journaliste œuvrant en République Démocratique du Congo, telles que reformées lors de ces travaux.
Il y a également les lois sur l’accès à l’information, sur la dépénalisation des délits de presse dont un moratoire a été adopté aux Etats Généraux, et nous en passons.
Au jour d’aujourd’hui, nous sommes en droit de dire qu’il y a opérationnalisation de ces recommandations et l’application de ces résolutions. Car, certains de ces textes se trouvent actuellement au niveau de la commission technique du Gouvernement après être passés à la commission dite Lutundula.
L’UNPC a pour sa part, résolu de stopper la production des cartes d’identité professionnelle du journaliste congolais en attendant l’organisation de son congrès extraordinaire en vue d’adapter ses textes normatifs aux recommandations des Etats Généraux, dont le financement est imminent, d’autant plus que le dossier se trouve déjà au niveau du ministère des Finances. Déjà, le comité préparatoire dudit congrès est prêt pour le début des travaux.
Ce congrès est autant attendu par l’UNPC que par toutes les organisations de promotion et de défense de la liberté de presse ainsi par l’Autorité de Régulation (donc le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication) des médias en RDC.
Dans les jours qui suivent, lesdites recommandations et/ou résolutions seront traduites en ordonnance-lois, lois et arrêtés afin de donner à la presse congolaise un arsenal juridique adapté à son environnement actuel, pour son bon fonctionnement.
En ce qui concernant principalement, la dépénalisation des délits de presse, la profession journalistique estime qu’il faille créer des mécanismes d’une immunité judiciaire au profit du journaliste professionnel qui n’est efficace qu’indépendant et responsable que libre de s’exprimer, dans la limite du vérifiable et au nom de l’intérêt public dont il est le serviteur.
C’est dans ce sens que nous avions proposé lors des Etats généraux d’organiser une mutation du délit de presse en faute déontologique en vue d’optimiser la responsabilité morale du journaliste, de renforcer son serment éthique et d’officialiser la sanction administrative de ses pairs.
- Excellence Monsieur le Ministre de la Communication et Médias ;
Pour marquer sa volonté politique de promouvoir les médias véritablement comme un quatrième pouvoir, nous avons constaté avec joie l’accompagnement tant physique que matériel de Son Excellence Monsieur le Président de la République au cours des travaux des Etats Généraux de la Communication et Médias.
Tenant compte du Programme d’actions du Gouvernement en son axe 8 relatif à la Communication et Médias, je formule vivement le vœu de voir le Gouvernement accompagner le Comité de suivi des Recommandations des Etats Généraux de la Communication et Médias, dans la mise en œuvre de toutes ces 80 recommandations afin que la salubrité médiatique soit effective, et permettre aux consommateurs des médias d’avoir accès à une information crédible, complète et pluraliste, forgée par des médias indépendants et responsables, se souciant du bien-être du journaliste.
C’est dans cet esprit que nous sollicitons du Père de la Nation par le biais du Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, la continuité de l’appui du Gouvernement dans la réalisation de ses promesses vis-à-vis des journalistes et organisations professionnelles des médias. Car, les médias ne peuvent assurer le respect total de l’État de droit que lorsqu’ils sont libres, indépendants et pluralistes. Cependant, seul un cadre légal garantissant la liberté d’expression et d’information permet à un tel type de médias d’émerger et de se renforcer mutuellement avec un système judiciaire neutre et efficace pour devenir des piliers de la démocratie et de la bonne gouvernance.
- Honorables Députés et Sénateurs ;
- Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions diplomatiques ;
- Excellence Monsieur le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement ;
- Monsieur le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Organisations professionnelles des Médias ;
- Chères Consœurs, chers Confrères ;
- Distingués Invités ;
L’évolution des Nouvelles Techniques de l’Information et de la Communication a occasionné la naissance d’un nouveau type de média.
Dans leur ouvrage : LE JOURNALISME à l’ère du numérique, Thierry Watine et Dominique Payette deux anciens journalistes et actuellement professeurs de journalisme au département d’Information et de Communication à l’Université de Laval estiment que le plus gros défi emmené par le numérique dans le journalisme est l’augmentation de la vitesse de production. Celle-ci apporte de multiples conséquences sur le plan de la qualité d’information. « La hausse de la vitesse d’exécution fait en sorte que les articles sont plus superficiels, qu’il y a un grand risque de faire des erreurs ».
Mais, quel type de journalisme sous l’emprise du numérique pour que les médias soient véritablement un quatrième pouvoir dans le contexte congolais ? A la question, le président de l’association « Médias d’Information en Ligne (MIL RDC) », le confrère Israël Mutala y répond tout à l’heure.
Je ne peux terminer ce mot sans pour autant remercier les partenaires qui ont rendu possible la cérémonie de ce jour, en l’occurrence : L’USAID, l’Ambassade de Suède, la Confédération Suisse, le fhi360, l’Internews et l’Unesco.
A vous tous qui avez répondu à notre invitation, soyez les bienvenus !
A toutes les Consœurs et à tous les Confrères, je dis : bonne fête !
Que vive la liberté de la Presse,
Que vive la RDC,
Je vous remercie.
Kinshasa, le 3 mai 2022.-
ZEGBIA WEMBULU Jasbey
Secrétaire Général de l’UNPC