L’humanité toute entière célèbre le 21 juin de chaque année la Journée mondiale de la musique. Cette année, il s’agit de la 41ème édition depuis son instauration en France et son adoption par l’UNESCO. A Kinshasa, terre de la Rumba, l’artiste musicien, Félix Wazekwa a accordé une interview à la presse, à l’occasion de la célébration de l’art d’Orphée. La quintessence de cette journée, la place qu’occupe la Rumba sur la scène internationale et sa contribution dans l’économie nationale à l’ère de l’industrie créative culturelle, sont l’essentiel des sujets développés avec la star de la Rumba congolaise.
Que peut-on retenir de cette journée, selon vous ?
Félix Wazekwa: La musique est célébrée comme étant un langage universel. Elle symbolise la paix entre les humains. Même les animaux font de la musique à leur manière. Je pense que c’est une opportunité de faire un métier qui est célébré, chaque année, par une reconnaissance internationale. A cette occasion de la fête de la musique, moi et le groupe Cultur’A Pays Vie, nous avons livré un spectacle show, hier mercredi 21 juin, au studio maman Angebi de la Radio Télévision Nationale Congolaise. Le concert a été retransmis en direct pour associer les mélomanes à travers tout le pays. Une fois de plus, cette diffusion démontre que la musique en RDC est comme le football au Brésil. Que vive la Musique ! Que vive la Rumba congolaise !
Quelle est la place de la musique congolaise sur la scène internationale ?
FW : Avec la reconnaissance de la Rumba comme patrimoine immatériel et culturel de l’humanité par l’Unesco, la RDC a ajouté sa musique parmi les richesses du monde, à côté des richesses de son sous-sol. Sur le plan discographique et scénographique, je confirme que notre musique se comporte bien malgré quelques difficultés qui ne manquent jamais. Les collègues musiciens qui sont encore créatifs et actifs sur scène ne me contrediront pas. La rumba fait partie des meilleures musiques du monde.
A quel point la musique contribue-t-elle- à l’économie du pays ?
FW : La musique qui se vend contribue absolument à l’économie du pays à travers la Taxe sur la Valeur ajoutée (TVA). Le métier est assujetti à des taxes et autres exigences qui apportent énormément des recettes dans la caisse de l’État. Donc, de part et d’autre, elle contribue aussi au trésor public. N’oubliez pas que la musique est un art de masse et une discipline majeure, qui a une place de choix dans l’Industrie Créative Culturelle (ICC). Tout autour, le métier régénère plus de milliers d’emplois. Raison pour laquelle, il existe sous d’autres cieux des groupes musicaux qui ont le statut d’une entreprise culturelle. Elles engagent des agents (artistes et autres personnels) sur base d’un contrat de travail bien établi. Ces entreprises peuvent solliciter un prêt auprès d’une banque pour réaliser un album sans passer forcément par un producteur exécutif ou un mécène. Alors pourquoi pas aussi chez nous ? Oui ! Le musicien est apprécié dans le pays pour le plaisir qu’il procure à travers ses livraisons artistiques (œuvres). Mais, sur le plan économique, la musique est en souffrance. Nous sommes en manque de logistique et d’infrastructures appropriées pour bien exercer notre métier. Par rapport à cet aspect, nous sommes vraiment un peu abandonnés par l’Etat.
Propos recueillis par JORDACHE DIALA
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