Les industries culturelles et créatives (ICC) sont les secteurs d’activité ayant comme objet principal la création, le développement, la production, la reproduction, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, de services et activités qui ont un contenu culturel, artistique et/ou patrimonial. Non seulement elles font aujourd’hui rayonner le savoir-faire des artistes, toute discipline confondue, mais aussi elles contribuent à l’expansion de l’économie dans le monde entier. Malheureusement, les ICC restent encore une théorie, loin de devenir une réalité en République Démocratique du Congo où aucun candidat président en a accordé même une ligne dans son projet de société lors de la campagne électorale du 20 décembre dernier. Cela veut dire simplement que l’art ou la culture n’a pas encore sa vraie valeur au pays de Pascal Rochereau Tabu Ley malgré tous les efforts qui sont fournis par les artistes congolais dans le monde.
Cette situation doit absolument changer. Et le changement doit passer par la prise des consciences des acteurs qui nécessite une révolution culturelle à travers laquelle il faudra engager une série des réformes efficaces pour sauver le secteur qui a plusieurs défis à relever notamment dans le domaine de droit d’auteur, copie privée ainsi que de financements de projets artistiques.
Cette situation a été au cœur d’une rencontre la semaine dernière à Kinshasa entre les artistes musiciens congolais évoluant au pays.
« Les musiciens congolais se sont rencontrés à l’immeuble Simplicité sur l’avenue Inzia dans la commune de Kasa vubu. 4 points ont été adoptés à l’ordre du jour, à savoir : la situation de la société congolaise des droits d’auteurs (SOCODA) ; l’Évolution de l’Union des Musiciens Congolais en sigle « UMUCO » ; l’apport du Fonds de Promotion Culturelle » FPC » et les divers », précise le communiqué signé Maître Jules KAZENGA, rapporteur de la séance.
Et d’ajouter : « Les échanges ont été fructueux. Tous les sujets ont été abordés avec ardeur. Chacun parmi les musiciens a essayé de porter sa part de contribution, à travers les propositions et suggestions pertinentes pour l’intérêt de la corporation musicale ».
Droits d’auteurs : les musiciens ont faim !
Concernant la situation inquiétante à la SOCODA, renseigne-t-on, l’assistance a salué les démarches faites par Balufu Kanyinda, en sa qualité de délégué du Président de la République dans l’organisation du prochain forum national sur la culture et les droits d’auteur.
«Les artistes ont salué la médiation par Balufu qui a réussi à réunir les deux parties en conflit (Aile Blaise Bula et le comité Nyoka Longo) à la SOCODA avant la tenue du Sommet sur la culture initié par le chef de l’Etat », indiquent nos sources. Toutefois, l’assemblée s’est proposée de composer une délégation chargée de rencontrer Balufu pour s’enquérir de la mise en œuvre des accords conclus entre les groupes protagonistes».
« Nous tenons à cette initiative du président de la république qui est considérée comme une piste des solutions à la crise et à l’amélioration de la gestion des droits d’auteur des musiciens en RDC. L’assemblée recommande aussi aux jeunes artistes non encore affiliés, d’adhérer massivement à la SOCODA afin de faire entendre leur voix pendant les assemblées générales », renseigne-t-on.
Signature d’un acte de décès de l’UMUCO !
S’agissant de l’évolution de l’Union des Musiciens Congolais (UMUCO), les participants ont fustigé la léthargie constatée depuis des décennies et la transformation de celle-ci en une structure personnelle.
« L’assistance a souhaité, pour une dynamique émergente, la création d’une nouvelle structure dénommée l’ASSOCIATION CONGOLAISE DES MUSICIENS, en sigle ACOM », révèle un communiqué.
Quant au rôle et mission attendue du Fonds de promotion culturelle (FPC), certaines indiscrétions indiquent que la question n’a pas été discutée en profondeur.
« L’assemblée a été convenue de poursuivre les discussions une fois que l’ACOM a été effectivement mise en œuvre », rapportent des sources concordantes.
Et de conclure : « Cette fois-ci, nous sommes déterminés à changer l’image de l’artiste musicien de ce pays, la RD Congo. ACOM sera donc une organisation qui viendra s’ajouter à la liste, aux côtés des autres, telles que l’UMUCO ».
JORDACHE DIALA