*L’évolution de la pandémie à Covid-19 en République Démocratique du Congo face à l’augmentation des cas de personnes infectées, la mutation du virus au niveau mondial sous forme d’un nouveau variant appelé ‘‘Omicron’’ et les dispositions préventives par les autorités politico-sanitaires. L’augmentation exponentielle des cas de la grippe aigüe caractérisée à Kinshasa. Comment comprendre la situation et quelles sont les précautions prises pour freiner la propagation des cas de Covid-19 et de la grippe en cours ? Voilà les sujets abordés par le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques MBUNGANI MBANDA, au cours d’un entretien avec l’équipe de sa cellule de communication, dans son cabinet. L’occasion était propice pour le patron de la Santé publique en RDC d’apporter des précisions et d’apaiser l’opinion publique.
Il s’observe plusieurs cas de la fièvre ce dernier temps à Kinshasa. Est-ce que ce qu’il y a une raison scientifique qui peut justifier cette situation sanitaire ?
Ministre Jean-Jacques MBUNGANI : Depuis novembre 2021, plus précisément à la semaine épidémiologique 44, une augmentation des cas suspects de grippe a été constatée dans les sites sentinelles de surveillance de la grippe à Kinshasa. De la semaine 44 à la semaine 48 (du 1er novembre au 5 décembre 2021), 246 cas suspects de grippe et 0 décès ont été notifiés par les sites sentinelles de surveillance de la grippe, dont 96 cas suspects (soit 39,0% de cas prélevés) ont bénéficié du prélèvement, car étant dans les critères de prélèvement (signes cliniques apparus dans les 10 jours avant la consultation à la formation sanitaire). Tous ces échantillons sont revenus négatifs au virus grippal, mais 10 échantillons sont positifs à la Covid -19 (à la semaine 48 : du 29 novembre au 05 décembre 2021), soit 10,4% d’échantillons positifs à la Covid-19. Le mois de décembre est souvent, le mois par excellence de la relance des cas de grippe, raison pour laquelle, on assiste à une survenue des grippes et des cas de Covid-19 qui par ailleurs peuvent avoir le même profil dans certains cas. Classique, certains cas de Covid-19 se présentent avec une symptomatologie de rhume, toux, fièvre, courbatures que l’on observe également dans les grippes. Depuis le début de l’année 2021 (de Janvier à Novembre 2021 : Semaine 1 à la Semaine 47), 4 079 517 cas suspects d’infections respiratoires aigües et 1544 décès (soit une létalité de 0,04%) de grippe ont été notifiés dans l’ensemble du pays. Au regard des résultats de la surveillance sentinelle de la grippe, nous pouvons dire que de Janvier à Novembre 2021 (de la semaine 1 à la semaine 47), le virus grippal de type saisonnière circulait au sein du pays, mais depuis décembre 2021, les cas suspects de grippe détectés dans les sites sentinelles reviennent négatifs au virus de la grippe et positifs à la Covid -19 pour certains cas.
Quelle attitude doit-on adopter pour éviter de contracter cette grippe saisonnière ?
Ministre Jean-Jacques MBUNGANI : L’attitude requise est de voir son médecin face à tous ces symptômes afin qu’un avis médical soit donné et qu’une prise en charge thérapeutique appropriée soit assurée. Face à toute grippe, les mesures de prévention rencontrent, également le strict respect des gestes barrières, car la transmission se fait par voie respiratoire. Et de proximité des glaires, postillons. Aussi, en même temps que la recrudescence des cas de grippe saisonnière est observée en RDC, il faudrait faire le diagnostic différentiel avec les symptômes de la Covid-19. D’où, la population est invitée de se faire tester régulièrement devant toute toux associée ou non à la fièvre pour toutes les personnes à risque ou les plus exposées à l’aide des tests rapides à savoir : les Professionnels de Santé, le Personnel Enseignant, les agents et cadres des entreprises publiques et privées et/ou toute autre personne exerçant une activité nécessitant de nombreux contacts.
Peut-on parler de la 4ème vague de la Covid-19 ?
Ministre Jean-Jacques Mbungani : Nous sommes dans la voie d’une 4ème vague de la pandémie Covid-19 dans notre pays. En effet, depuis moins de deux semaines, nous avons constaté une recrudescence des cas Covid-19 dans le pays et particulièrement à Kinshasa qui reste l’épicentre de la pandémie avec plus de 58% des cas. Certes, qu’il faut au moins 4 semaines de surveillance pour confirmer la survenue d’une nouvelle vague, mais les évidences de l’augmentation des cas, du nombres des hospitalisations laissent croire, que nous sommes déjà dans la 4ème vague de cette pandémie. Raison pour laquelle, le gouvernement de la République, à travers le Ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention rappelle à la population congolaise de respecter strictement les gestes barrières et surtout d’adhérer à la vaccination qui, à ce jour, est considéré comme un élément de la riposte contre la pandémie Covid-19. En effet, la vaccination protège contre la survenue des formes graves de la maladie et diminue également la circulation du coronavirus.
Que peut-on retenir du variant ‘‘Omicron’’ et quels sont les dispositifs déjà pris par votre ministère afin d’éviter l’importation de ce nouveau variant Sud-africain dans notre pays ?
Ministre Jean-Jacques MBUNGANI: Le variant Omicron, récemment détecté en Afrique du Sud est très contagieux, mais plusieurs scientifiques s’accordent sur le caractère moins dangereux de cette souche. En réalité, en terme de dangerosité, le variant Delta qui a été fortement répondu au niveau mondial n’a pas d’égal. Même l’opinion qui est la résultante de plusieurs mutations n’a pas la réputation meurtrière du variant Indien de la Covid-19. En toute responsabilité, la RDC a renforcé le contrôle aux frontières aériennes, terrestres et fluviales afin de détecter au mieux la circulation de ce Virus à travers la République et ce par des examens RT PCR rapide. Il n’est question pas pour la population à paniquer face à cette nouvelle vague. La RDC comme l’ensemble des autres pays touchés par cette vague, n’a pas encore levé l’opinion de durcir les mesures barrières. Pour le moment, les scientifiques congolais sont en train d’analyser le comportement de ce nouveau variant avant que le gouvernement opte pour une nouvelle décision ou non.
Avez-vous un message particulier à adresser à la population ?
Ministre Jean-Jacques MBUNGANI : Comme je l’ai dit précédemment, la population doit se faire tester régulièrement devant toute toux associée ou non à la fièvre pour toutes les personnes à risques ou les exposés à l’aide des tests rapides. Il ne faut pas céder à la panique. Il faut bien appeler les mesures barrières et surtout se faire vacciner pour lutter contre la Covid-19. J’insiste sur la possibilité pour chaque patient de se faire consulter régulièrement auprès de son médecin afin de se rendre compte de son état clinique. Cela pour permettre une prise en charge responsable.
*Propos retransmis par Jordache Diala
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