La liberté de la presse est encore et toujours menacée en République démocratique du Congo. Des hommes armés non identifiés ont fait irruption hier lundi 18 avril 2022, au domicile de la journaliste Nicole Lidimbo dans la commune de Bandalungwa à Kinshasa, selon la version reçue d’une source habitant le quartier.
« Je suis à deux pas de la résidence de la journaliste. Il était déjà six heures passées lorsque nous entendîmes la voix d’une personne criée dans la parcelle voisine. Personnellement, je pensais qu’elle a vu un voleur en train d’escalader le mur. Or c’était des hommes armés. Notre locataire est sorti pour se renseigner. Quelques secondes, il est revenu pour dire que les voisins d’en face sont envahis par des criminels. C’est après l’opération qu’on apprendra qu’ils étaient des policiers en tenue civile venus en mission pour arrêter Mme Nicole. Ils l’ont mis dans une jeep des pare-brises teintées et sont partis avec elle pour une destination inconnue. Pour l’instant, même sa famille ne sait pas où la journaliste se trouve. Toute l’avenue est dans la panique actuellement », a témoigné un voisin joint au téléphone par la rédaction du site Afrique-Info Magazine.
Évidemment, aucun membre de la famille biologique de la journaliste ne dispose d’une information exacte sur la raison de cette arrestation.
« On a été surpris par une visite de trois hommes qui se sont introduits progressivement dans la parcelle l’un après l’autre. Pendant qu’on voulait savoir qu’ils étaient, deux d’entre eux se sont déjà retrouvés dans la maison. Ils ont commencé par des menaces. La grand-sœur a voulu résister. Ces criminels ont sauté sur elle. Ils l’ont brutalisé et frappé, avant de l’emmener avec des habits déchiquetés. Elle était pratiquement nue. Elle avait du sang partout. Tout le monde dans la résidence y compris les enfants étaient traumatisés. Nous avons tous peur », rapporte une des sœurs biologiques de la journaliste porté-disparue.
Et d’ajouter en pleurant : « s’il y a moyen de nous aider à savoir où ils ont amené notre grande -sœur ».
Dans la corporation journalistique, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer, une fois de plus, cet acte anti-démocratique et condamne ces nouvelles arrestations et violences dont est victime une professionnelle de média.
Magazine Afrique infos condamne avec une dernière énergie cette arrestation arbitraire de la journaliste Nicole Lidimbo. « Nous exigeons immédiatement sa liberté avant de savoir même les greffes dont elle est reprochée. Cet acte constitue une violation à domicile qui est condamnable à la Loi. Il faut que le commanditaire soit connu dans l’opinion. Quel est ce service qui est venu l’appréhender à 6 heures du matin chez elle ? », s’interroge la presse.
Plus de dix ans de carrière professionnelle, Nicole Lidimbo qui a toujours fait preuve de civisme et d’abnégation dans l’exercice de son métier, se trouve actuellement dans un endroit inconnu. Nous y reviendrons
JP MFUMU