C’est curieux et surtout inacceptable, la situation qui prévaut actuellement au sein de la SOCODA (Société Congolaise des Droits d’Auteurs et des Droits Voisins) dirigée par l’artiste musicien Nyoka Longo, Président du Conseil d’Administration, et son Directeur général a.i, Joe Mondonga.
Megestion, détournement, pas d’Assemblée générale et surtout méthode archaïque de répartition des droits d’auteur des artistes. Ce sont les quatre fléaux qui gangrènent et bloquent l’expansion et le bon fonctionnement de cette unique Société.
Les personnes qui gangrenent la société
Quatre noms ont été cités parmi les responsables de la crise actuelle et surtout des maux qui rongent cette société. Il s’agit de Verckys Kiamuangana (PCA décédé), Michel Agu (ancien DG), Nyoka Longo (actuel PCA) et Joe Mondonga (actuel DG a.i).
Les informations notre possession révèlent que ces personnes ont été vomies par les artistes parce qu’elles figurent sur la liste des dirigeants cités dans les détournements d’argent de leur coopérative. « Le manque de traçabilité, la transparence dans la gestion ainsi que la création de plusieurs comptes fictifs au nom de la SOCODA sont des griefs portés contre ces quatre responsables« .
Un détournément à la SOCODA: Revélation de Rawbank !
Hormis l’ancien PCA Verckys Kiamuangana qui est déjà décédé, renseigne-t-on, les autres noms sont dans le collimateur de la justice congolaise.
« Ne soyez pas surpris qu’ils soient mis aux arrêts un de ces quatre matins. Nous avons reçu des révélations accablantes des différentes banques où est logé le compte de la SOCODA COOP-CA. Nyoka Longo et Mondonga ont ouvert des comptes bancaires au nom de la société dont eux-mêmes ont le pouvoir de signer les entrées et sorties. Ils ne font rapport à personne, même pas aux administrateurs. Le dernier rapport de la Rawbank indique que plus d’un million de dollars ont été logés dans le compte de la Socoda COOP-CA de décembre 2022 jusqu’à nos jours », a fait savoir un sociétaire, requérant l’anonymat.
Et d’ajouter : « Il y a également un montant de 180.000.000 logé sur le compte en franc congolais chez Rawbank. Nous voulons savoir la destination de ce pactole parce que ça fait deux ans que la Direction générale de la SOCODA n’avait plus fait la répartition des droits d’auteur suite aux difficultés qu’elles ont rencontrées. C’est ce que Mondonga avait raconté dans un communiqué mais jusqu’à présent lui et son PCA n’ont jamais précisé les genres difficultés qui ont bloqué la paie des artistes en 2022 et 2023 ».
La mission principale de la SOCODA est de percevoir le droit des artistes auprès des assujettis et le répartir.
« Nous attendons aussi le rapport d’Equity BCDC qui va encore nous fixer sur les finances de la SOCODA sous sa gestion. En 2024, le comité actuel n’a payé que deux disciplines (musique et art dramatique) avec un total de moins de 200 artistes dans l’ensemble. Je ne pense que l’enveloppe de cette répartition a atteint la somme de cent mille dollars pour le budget de cette opération. Alors où sont partis les restes ?», s’interroge-t-on.
Nouvelle adresse de la SOCODA, une mine d’or pour les artistes ?
Vu ce qui se passe avec l’actuel comité de gestion, des sociétaires dénoncent que SOCODA soit dirigée comme une boutique privée, comparable à un orchestre. « Ça fait trois ans qu’il est à la tête du conseil mais Nyoka Longo ne rend compte personne. La gestion de la société est comparable à Zaiko », fustige la source.
Par ailleurs, il nous revient que la SOCODA a délocalisé son siège national à Kinshasa sans communiquer officiellement sa nouvelle adresse. « Nombreux coopérateurs ne sont pas informés de ce changement d’adresse. Ils s’interrogent sur l’intention cachée derrière de cet acte posé par le comité de gestion de cette coopérative », a déclaré un des sociétaires.
Evidemment, depuis une décennie, les créateurs des œuvres de l’esprit en RDC ne se retrouvent pas à cause de la mégestion criante de la part des dirigeants qui excellent dans l’opacité dans la gestion de la SOCODA. A cela, il faut ajouter l’amateurisme des animateurs, qui ne maîtrisent pas les techniques modernes appropriées pour la gestion collective des droits d’auteur comme cela se fait ailleurs. A l’instar du manque de l’expertise, il y a aussi le problème de volonté d’apprendre les notions de base en matière gestion des droits d’auteur pour se conformer aux normes requises au niveau international, et enfin l’abandon par l’Etat qui n’arrive pas toujours à s’imposer légalement afin d’aider et accompagner cette coopérative des artistes congolais dans le droit chemin.
Et pourtant, une gestion efficiente fera sans nul doute de la SOCODA une véritable mine d’or, en générant des milliards de dollars pour permettre aux créateurs congolais de jouir réellement des fruits de leurs œuvres.
Landry Ndongani