En République Démocratique du Congo, Daniel MBAU, Député national (MLC) de l’Union Sacrée de la Nation, a proposé une loi fixant à la baisse le prix de la dot à 500$ pour une femme citadine et 200$ pour une femme rurale. Selon lui, c’est pour respecter la sacralité symbolique de la dot dans nos coutumes et lutter contre la marchandisation de la femme congolaise. Qu’à cela ne tienne, cette proposition de loi suscite un grand débat dans l’opinion nationale jusqu’au niveau de la diaspora congolaise disséminée à travers le monde.
A Paris, l’artiste musicien-parolier –écrivain et philosophe, Didi Kembwarss n’est pas resté indifférent par rapport à cette initiative parlementaire venant d’un Élu de Kinshasa.
Dans un entretien accordé à un journal kinois, ce compatriote de la diaspora avec toute son intelligence grise s’oppose catégoriquement à la démarche du législateur.
‘‘Je ne vois pas en quoi une proposition de loi fixant à 500 dollars américains va améliorer la situation sociale des congolais. Le chômage, le manque des revenus, la vie difficile que mènent les millions de congolais a déjà longtemps transformé cette pratique, issue de nos coutumes à une occasion de gagner plus d’argent. Ce n’est pas en le fixant à 500$ que les choses vont s’améliorer au pays. Pour un député, ce montant ne représente rien mais il est beaucoup pour un citoyen ordinaire sans revenu convenable. Je pense qu’il est idéal de laisser cette question de facture de dote être réglée comme d’habitude, entre les familles concernées », a soutenu Didi Kembwarss.
Par ailleurs, il appelle l’initiateur de ladite proposition de loi de réfléchir sur des dossiers urgents qui sont à traiter à l’Assemblée nationale afin d’améliorer la vie difficile que mènent des millions de congolais.
‘‘Les députés doivent utiliser les temps qui leurs restent à travailler pour voter des lois qui vont favoriser l’investissement et créer de la richesse au pays. C’est ça qui doit être la priorité’’», a-t-il renchéri.
Et d’ajouter : ils doivent faire pression pour la création d’emplois. Car une personne qui touche un SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) sera bien en mesure de s’occuper de sa famille. Elle va consommer et la consommation des citoyens contribue à l’économie du pays. Donc au développement.
‘‘En RDC, il y a plus des femmes que d’hommes. Donc, il n’y a pas pénurie à ce que je sache. Si un homme tient vraiment à sa femme, et s’il peut et payera la dot quel que soit le prix exigé par la belle famille, selon la coutume. Il y a certaines familles qui ne préfèrent même pas demander de l’argent. Elles ne veulent pas évaluer la valeur de leur fille en billet de banque. Parfois, elles demandent juste quelque chose de symbolique. Les choses vont changer avec le temps. Une loi ne peut pas encadrer cela’’, a déclaré le Philosophe congolais.
Didi Kembwarss regrette, par contre, que l’affaire de la dot soit placée en avant plan dans un pays où 80% de la population est au chômage et sans revenus. ‘‘Nous devons savoir que la plus grande des injustices, c’est le CHÔMAGE, car quelqu’un qui n’a pas de travail, pas de salaire, ne peut pas se soigner, encore difficile de prendre en charge sa famille, ni se nourrir ou nourrir sa famille. Il est anormal et inacceptable que la majorité de congolais vive dans la débrouillardise pour nouer les deux bouts du mois. Ne voyez-vous que les priorités ne sont pas ailleurs ?’’, a-t-il conclu.
Après un sondage réalisé par l’Agence Target dans les réseaux sociaux, 70% des congolais sont pour la fixation de la dot à 500$ dont 50 % des jeunes, 15 % des adultes et 5 % des filles.
Jordache Diala
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