La Bibliothèque Wallonie Bruxelles a été prise d’assaut, vendredi 10 septembre 2021, lors de la présentation et du baptême du livre « Et les portes sont des bouches » de l’écrivain congolais Richard Ali A Muntu.
C’était une très belle rencontre entre écrivains, professeurs, journalistes et lecteurs après une année de fermeture de cette bibliothèque.
Richard Ali n’est plus a présenter sur la scène littéraire congolaise. C’est un écrivain confirmé. Ses œuvres ne sont pas difficiles à retrouver.
Auteur de plusieurs ouvrages, « Et les portes sont des bouches» est son deuxième roman après « Ebamba , Kinshasa Makambo», paru aux éditions Mabiki.
Présentation de l’ouvrage
Paru aux éditions Mabiki en 2021, «Et les portes sont des bouches» est un ouvrage de 261 pages divisé en deux parties.
La première partie, intitulée « Les murs ont des oreilles », contient 14 chapitres tandis que la seconde, qui porte le nom de l’ouvrage, compte 11 chapitres.
C’est un livre qui porte un regard avec acuité, avec pertinence, son jugement véritable sur « la République» ( non autrement identifiée), mais aussi qui porte haut ses aspirations et les espoirs de la jeunesse.
L’auteur a saisi cette belle occasion pour étaler au grand jour tous les maux qui rongent cette République : le manque criant et permanent de l’énergie électrique ; la distraction faute de mieux, avec en tête l’amour du sport roi « le football»; la légèreté des autorités du pays dans leurs façon d’agir ; la révolte permanente pour un presque rien; l’usage disproportionné de la force pour mater le soulèvement populaire ; la corruption ; le néocolonialisme, etc.
Selon Bienvenue Sene Mongaba, responsable de la Maison d’édition Mabiki, Richard Ali explique, dans les moindres détails, le vécu quotidien des Africains puisqu’il n’a pas précisé l’identité du pays.
Cet ouvrage donne l’opportunité de connaître ses droits et la manière de les revendiquer, sans pour autant porter atteinte aux autorités.
Par ailleurs « Et les portes sont des bouches» est un ouvrages à deux épigraphes. Le premier est tiré de l’ouvrage du célèbre écrivain camerounais Patrick Nana tandis que l’autre est tiré du livre de l’écrivain congolais Tatalongi Béatitudes.
« Richard Ali nous apprend ici qu’il est bien révolu le temps où, pour être pris au sérieux et dire vous êtes un grand écrivain il fallait citer les auteurs grecs, latins ou français», a déclaré Munkulu Di Den, ressenceur de l’ouvrage.
« De cette façon, Richard Ali exige qu’on nous reconnaisse le droit fondamental d’enrichir l’espace francophone par notre façon d’écrire », a-t-il ajouté.
Pour l’auteur, cet ouvrage est un livre de mémoire. Il est dédié à tous les écrivains congolais, plus précisément, au disparu Jean Claude Ntuala, alors écrivain congolais, cinéaste, acteur et journaliste.
Quid de l’auteur ?
Né le 11 juillet 1988 à Mbandaka (RDC), Richard Ali a été sélectionné en 2014 parmi les 39 auteurs d’Afrique Subsaharienne âgés de moins de 40 ans, considérés comme les plus prometteurs d’Afrique pour l’anthologie Africa 39. Fondateur de l’Association des jeunes écrivains du Congo( Ajeco), il est actuellement secrétaire général de l’Asbl «Écrivains du Congo». Il est, depuis 2016, responsable de la Bibliothèque Wallonie Bruxelles à Kinshasa, où il organise beaucoup d’activités littéraires qui font vibrer la scène littéraire congolaise.
En 2009, il a été l’un des lauréats du prix Mark Twain (de l’ambassade des États-Unis à Kinshasa) pour sa nouvelle « Le cauchemardesque de Tabu».
Il est aussi l’auteur d’un roman à succès écrit entièrement en Lingala et traduit en anglais et français « Ebamba, Kinshasa Makambo»
Princesse Iso Bomba